mercredi 17 octobre 2007

Le bébé secoué

Avant la naissance de mon fils, je n’imaginais pas que l’on puisse avoir un geste malencontreux envers un bébé.
Et puis les heures puis les jours puis les nuits de pleurs incessants se sont installés et là j’ai pris conscience que les choses pouvaient basculer.
Quand mon fils a eu 6 mois, je me suis souvenue de ce commentaire d’un médecin lors d’une campagne de prévention : « ce sont souvent des garçons vers 6 mois » C’est qu’à cet age, la force est impressionnante.
Lorsque l’année dernière a été retrouvé le corps d’un petit garçon dans un lac, je me demandais comment personne n’avait pu percevoir la détresse de cette jeune maman, pour moi c’était sur à 14 mois, la relation mère-enfant était bien établie.
Il y 2 nuits, mon fils s’est réveillé vers 23h comme à son habitude, sauf que très vite il s’est mis à hurler. J’ai alors fait le tour de tout ce qui pouvait l’incommoder, et surtout je lui ai offert compréhension et consolation. Mais bras, sein, tétine, biberon, rien, granules contre les douleurs dentaires, massage des gencives, couche sèche, sirop contre la toux, chansons, caresses, rien n’y faisait, 1h du matin approchait et il hurlait toujours, au dessus, en dessous, tous les voisins étaient réveillés. Le poser pour le laisser se calmer déclenchait des hurlement encore plus forts (vraiment possibles ?)
Et là j’ai vu notre vie basculer, je ne pouvais plus rien pour lui et cet échec allait perdre mon sang froid. Et oui même à 14 mois, une pulsion aussi malheureuse peut monter.
J’hésite à aller chercher de l’aide auprès de mon mari qui dort à l’autre bout de l’appartement.
J’ai laissé fuir mon regard vers l’extérieur laissant la vue prendre le dessus et petit à petit mes oreilles ont cessé d’entendre les va et viens des voisins. Comme lorsqu’il avait 3 semaines, je gardais mon enfant dans les bras, je le laissais pleurer puisque je ne parvenais pas à comprendre. Il était 1h30.
Et puis j’ai senti qu’il souhaitait plus d’espace, je l’ai donc posé à coté de moi, je veillais à ce qu’il ne tombe pas du lit en se jetant de tous les cotés.
Et puis il a fait une pause et les pleurs ont repris mais régulièrement entrecoupés de pauses. Je me suis donc allongée. J’ai fini par m’endormir et lui aussi.
Le réveil suivant ne s’est fait qu’à 5h30.
Quelle épreuve ! insoupçonnable, impossible à anticiper.


1 commentaire:

coukanje a dit…

Le premier mois de mon fils était tellement dur en intensité que je l'aimais autant que je le détestais et j'ai compris même si je ne peux évidemment pas l'excuser les parents qui ont secoué leur enfant.
Aujourd'hui, quand la situation devient trop irritante avec mon bout de chou, je préfère le laisser dans sa chambre...Ca dure en général 2 à 5 minutes, le temps de me recentrer sur des choses plus positives et chercher des brins de courage...