De tous les traits décris par le
Dr Sears dans sa définition du bébé au besoin intense, ce qui reste prédominant
à 5 ans chez mon fils, c’est le besoin de contact.
Lorsque nous marchons dans la
rue, mon fils me pousse, il marche chaque pas en diagonale vers moi. Pour ne
pas terminer dans le caniveau, je passe de l’autre coté de lui. Jusqu’à ce que
je manque de foncer dans le mur. Alors, je rechange de coté et ainsi de suite.
Lorsque je le questionne sur
cette façon de marcher, il m’explique qu’il cherche à être contre moi. Il veut
un calin contre ma joue.
Dans le train, il y a de la
place, je suis assise en face de lui. Il me supplie de venir à ses coté, ça
fait longtemps qu’i n’a pas été près de moi -vous vous souvenez on était dans
la rue, il y a quelques lignes ! Il a besoin d’être contre moi.
Son cinéma préféré, c’est celui
où l’accoudoir peut se relever entre 2 sièges, il peut se coller contre moi.
Vous savez maintenant comment nous prenons l’avion ;-)
A tous moments, en toutes
situations, mon enfant trouve à se coller à moi. A 5 ans, il verbalise. Il
vient me voir, me supplie, « maman, j’ai besoin de contact ». Alors,
je l’accompagne, me colle à lui, le temps qu’il se brosse les dents. Ces 2
minutes annoncées de solitude lui sont insurmontables.
Je réalise aujourd’hui à quel
point cela lui est nécessaire. La sincérité est dans sa voix. C’est à ce
moment, que je me rends compte à quel point ça a du lui être pénible, quand il
était plus petit, que ce besoin était plus accru, qu’il ne savait pas mettre des
mots dessus et que surtout moi, sa maman, je n’avais pas compris l’amplitude du
besoin.
Quel manque, quelle solitude.
Ce besoin semble être vraiment profond.
Tant qu’il ne l’a pas comblé, il va me poursuivre, cherchant à me coller. Il ne
met pas toujours les mots, je ne comprends pas toujours qu’il cherche en fait à
être en contact avec moi.
De mon coté, j’ai besoin d’espace
pour me ressourcer. Je me sens vite étouffer, en danger si on s’approche trop
de moi, si on me sollicite trop, si on rompt mon espace de sécurité. Ces phases
où mon enfant cherche le contact peuvent être très pénibles. Tant que je n’ai
pas compris qu’en fait c’est de contact qu’il a besoin, je me sens envahie et
cherche à m’écarter de lui, un instant, le temps de respirer. Lui me sentant
prendre mes distances se presse encore plus vers moi.
Je me souviens de cet épisode, il
y a peu où je me sentais envahie, au delà de ce qui m’était supportable. Tout
mon corps était mobilisé pour tenter de trouver un espace rien que pour moi,
juste pour quelques secondes. Je sentais cet envahissement monter et monter en
moi. Mon corps, mon cerveau tout entier était mobilisé. De son coté, mon enfant
devait lui vivre quelque chose d’inversement similaire. Il me poursuivait
littéralement. A un moment, n’en pouvant plus, je fais du zig zag dans
l’appartement. Il me suit au centimètre ! Je suis comme essoufflée, mon
cerveau est comme saturé.
Ah je sens que je vais
exploser !!! Au secours !!!!!!
Et là, maintenant que j’ai
l’expérience, je comprends.
Je m’arrête.
Je trouve cette ultime ressource pour
prendre sur moi. Je prends le temps d’inspirer. Je prends mon enfant dans mes
bras et la tension redescend. Une fois qu’il s’est ressourcé à mon contact, il
prend ses distances et alors, je peux m’écarter un instant, et me ressourcer à
mon tour.
Dans les avions, la consigne de
sécurité est de mettre son masque à oxygène avant de pouvoir aider autrui. Là
c’est un peu comme si c’était l’inverse. Tant qu’on n’a pas aidé l’enfant à
retrouver son souffle, le notre reste coupé.
Une situation comme celle là
quand il était plus petit était très dangereuse.
On conseille aux parents au
bord de l’explosion de s’écarter de l’enfant pour ne pas lui faire de mal. Sauf
que, je n’ai jamais pu, dans ces situations l’écarter physiquement de quelques
centimètres ne serait-ce quelques secondes. Il me poursuivait, sans répit, avec
une détermination que je n’ai jamais rencontréé avant lui. La maitrise de moi a
vécu quelques situations de challenge extrême!