jeudi 13 août 2009

Destinée

J’avais rêvé pour mon enfant le 14 août 06 comme date de naissance, cet enfant parfait avait une date de naissance qui m’apparaissait parfaite les chiffres se combinaient 8+6=14. Et puis, sa position nous a fait décider d’une césarienne. Le travail naturel a commencé le 13 août, la césarienne a délivré mon fils le 13 août, le privant du passage vaginal et de la colonisation de son tube digestif de « bonnes bactéries », lui laissant une pullulation bactérienne responsable de ses troubles du comportement, du sommeil et de l’alimentation.

Aujourd’hui 13 août, j’y pense évidemment, et si nous avions malgré tout tenté la voix basse, serait-il né le 14 août ? La naissance parfaite m’aurait-elle délivrée un enfant parfait ? Un enfant avec une bonne flore intestinale, un comportement classique, un appétit normal et dormant la nuit ?

Mais alors, si je n’avais pas eu à accompagner des interminables heures de pleurs, de jour comme de nuit, si je n’avais pas du survivre à cet épuisement de 2 ans sans jamais dormir 5h d’affilées, si je n’avais pas du porter en permanence cet enfant comme une extension de moi, si je n’avais pas eu à regarder la balance dégringoler et retenir mes larmes face à un 4ème jour sans qu’il se nourrisse, est-ce que je l’aurais écouté? Est-ce que je me serais remise en question à chaque instant ? Est-ce que je n’aurais pas été tentée de décider pour lui ? Est-ce que je n’aurais pas qualifié de caprice le première demande qui me paraissait hors planning ? Est-ce que je ne lui aurais pas cloué le bec plutôt que me mettre à sa hauteur, l’écouter et comprendre depuis ses yeux ?

Parce que le bilan, est bien là au bout de 3 ans,. J’ai appris à regarder les enfants, à écouter leurs demandes sans jamais les juger, j’ai appris que leur point de vue est le plus important, j’ai appris que c’est à nous les adultes de nous adapter à leur monde, j’ai appris que éduquer veut en fait dire accompagner, j’ai appris qu’en leur apprenant tout de notre monde, j’apprenais tout. J’ai appris, qu’un enfant est avant tout un être humain au même titre qu’un adulte.



5 commentaires:

m@m@54 a dit…

Quel chemin parcouru Epuisella!

Nos enfants nous "forment" en quelque sorte à devenir les parents dont ils ont besoin pour grandir.

J avoue que si je n avais pas vécu cette remise en question j'aurais certainement tout mis en œuvre pour "formater" mon enfant à l'image que j'avais de lui.

Amabel a dit…

Merci Epuisella.

Philippe Dieterlen a dit…

les enfants ne viennent pas forcément quand on veut. certains arrivent par voie basse et ont aussi des coliques effrayantes" . On ne comprend pas grand chose à ces "coliques". je dis souvent que les petits sont livrés "sans mode d'emploi, ni repris ni échangés" . Il faut improviser et ça marche. Mais à coté de cela ils apportent aux parents des joies (et des soucis) irremplaçables

Nanoue36 a dit…

quel beau texte et plein d'espoir pour toutes les mamans de babi

je reconnais aussi que sans mon babi je pense que j'aurais essayer de "formater" mes enfants, ils m'ont montré la voie et me la montrent encore.

Swinka a dit…

bravo, et merci Epuisella!! c'est tout a fais comme ça que je le ressens aujourd'hui aussi! ma puce a été le tremblement de terre qui a tout remis à plat et m'a fais repartir a 0!!! et mon fils doit etre ce qu'on appelle une replique! mdr!!!