jeudi 13 septembre 2007

Des illusions successives (1)

Illusion numéro un : les bébés font leurs nuits à trois mois.
Nathan est notre premier bébé, petit bonhomme ardemment désiré et impatiemment attendu, petite pile électrique – que dis-je, atomique – toujours en mouvement, toujours en éveil, qui voudrait tout voir, tout toucher, tout goûter, tout sentir… Un petit soleil qui rit beaucoup, dort peu, et passe sa journée à tendre son index rose et potelé pour indiquer à celui ou celle qui lui sert de moyen de transport la direction de tel ou tel objet qui aura attiré son attention (il ne marche malheureusement – ou heureusement – pas encore).
Nathan était un bébé certes agité in utero, mais tout ce qu’il y a de plus calme les premières heures qui suivirent sa naissance. Un séjour à la maternité un peu fatigant, beaucoup de tétées nocturnes, mais je n’étais pas inquiète. J’entendais les autres bébés pleurer depuis ma chambre et je me disais que je n’étais pas la seule à avoir mis au monde un petit homo gloutonus.
De retour à la maison, toujours autant de tétées nocturnes, aucune sieste digne de ce nom, des nuits chaotiques, mais il était encore si petit… On m’avait dit que les bébés faisaient rarement leurs nuits avant l’âge de trois mois (trois mois !!! A l’époque, ça me paraissait si loin…). Je pouvais bien prendre mon mal en patience, même si le faire-part d’une compagne d’infortune (les sinistres séances de préparation à la naissance) m’annonçait fièrement au nom du bébé « Je fais mes nuits depuis Noël » (la petite peste était née le 7 décembre). J’en informai immédiatement mon propre bébé, qui feignit de ne pas m’entendre. Moi, j’attendais avec impatience son troisième mensiversaire...
Malheureusement la date magique ne tint pas ses promesses. A trois mois révolus, Nathan passait toujours le plus clair de son temps à téter. Il s’endormait parfois sur mon épaule, sa petite tête dodelinant au rythme de mes activités. Il enclenchait alors son redoutable système de surveillance interne et malheur à la mère indigne qui tentait de le déposer durant son sommeil ! Là, je commençai tout doucement à me dire que non, décidément, Nathan n’était pas comme les autres bébés, ceux qu’on pose dans un coin au restaurant ou chez des amis et qu’on peut éventuellement oublier tant ils restent immobiles et silencieux…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ha ha, moi c'est l'inverse : je n'avais pas spécialement d'attentes pour mon aînée, du coup on a tout pris au jour le jour, comme ça venait. Toujours dans les bras, accro au sein, des heures dans les bras ou dans le porte bébé pour lui faire faire une sieste de 30 min, des techniques de ninja pour la coucher et quitter la chambre, prendre des douches express avec elle qui hurle dans la salle de bain, devoir l'avoir sur les genoux quand je fais caca... Mais on ne s'est pas dit que c'était anormal, elle est juste comme ça.
On a eu le deuxième et là, surprise ! quand on le pose il ne hurle pas, en voiture il s'endort, il fait des longues siestes dans sa poussette (à l'arrêt), il dort déjà 6h d'affilée à 2 mois et demi (beaucoup mieux que sa soeur à 3 ans et demi !) et mon mari peut lui donner le biberon quand je dois m'occuper de la grande... Au début on était presque inquiets : "mais qu'est-ce qu'il a ce bébé, il est beaucoup trop calme ? Peut-être qu'il est malade ?".
Je comprends mieux ma fille depuis que j'ai découvert le terme BABI et je bénis le ciel de les avoir eu dans cet ordre mes enfants !