La journée du 30 avril est la journée internationale de la non
violence éducative -JNVE.
Pourquoi en parler sur un blog consacré aux bébés aux besoins
intenses ? Parce que je pense qu’il est important d’aborder le sujet de la
violence éducative dès l’instant où on se trouve en présence d’enfants. Aussi,
lorsqu’on est parent d’un bébé aux besoins intenses, on se retrouve souvent
face à nos limites et il n’est pas toujours simple de garder son calme.
Un enfant aux besoins intenses a bien souvent des idées qu’il
tente de mettre en œuvre avec une volonté qui ne fléchit pas. Il est très
facile de se trouver en situation où deux volontés se font face. Celle de
l’enfant, qui souhaite poursuivre son idée. Celle du parent, qui voudrait que
la sienne soit suivie. Avant même qu’on s’en rende compte, on peut se trouver
en situation d’affrontement. L’adulte tente d’imposer son idée si elle n’est
pas suivie. Le bébé aux besoins intenses, si volontaire, ne se laisse pas
dominer.
C’est là que tout notre vécu ressurgi. Nous avons grandi avec
l’idée que l’adulte avait raison sur l’enfant. Combien de fois avons-nous
entendu commenter sur la faiblesse de celui qui cède. Combien d’adultes ont décidé
pour nous lorsque nous étions enfants ? Combien d’ordres nous ont été
criés au point de penser que celui qui parle le plus fort a raison ?
L’adulte puissant face à l’enfant est bien présent dans nos
esprits et pourrait nous pousser à adapter notre comportement jusqu’à
satisfaire ce concept.
Seulement, beaucoup de parents d’intenses témoignent. La
résistance de leur enfant est au delà de l’imaginable. La stupeur est d’autant
plus grande que le parent est expérimenté ; ceux dont on ne remettrait pas
en cause la capacité à maitriser un enfant. Les parents dont l’intense est le
second, troisième, quatrième voir cinquième enfant. Les parents dont le métier
est éducateur de jeunes enfants, assistante maternelle ou maitre des écoles.
Face à un enfant si volontaire, on pourrait être tenté de monter
le ton, sanctionner, punir, isoler, bousculer user de tous moyens pour asseoir notre
domination. Sauf que les témoignages sont nombreux. Là encore, l’adulte
s’épuise. L’enfant aux besoins intenses lui, n’abandonne pas son idée. Alors on
est tenté d’aller encore plus loin. Essayer par tout moyen de faire plier cet
enfant. Le faire se conformer à notre bon vouloir. Mais jusqu’ou ?
C’est souvent là que beaucoup de parents se posent la question.
Ils visualisent l’escalade à la violence et disent stop. Ils ont atteint une
limite.
Commence alors la réflexion cheminant vers une parentalité
bienveillante. Une parentalité où on se remet en question. Une parentalité
libre de l’héritage visant à contrôler l’autre. Une parentalité où le point de
vue de l’enfant prend son importance.
Le 30 avril, c’est l’occasion d’en parler, d’échanger avec
d’autres parents, d’aborder le sujet avec nos enfants en famille. Comme toute
journée, elle ne permettra pas au monde de se métamorphoser en un jour. C’est
chaque mot échangé, chaque geste bienveillant,
qui petit à petit cheminera jusqu’à faire apparaître le respect, le bien
être, la confiance et le développement de l’enfant comme une évidence.
Je vous remercie d’avoir lu cette note, la journée du 30 avril
compte bien plus que n’importe quelle autre à mes yeux, elle est si importante
pour les enfants.
Vous pouvez partager ou rechercher une action relative à la
journée du 30 avril sur le site de la maison de l’enfant. Et si vous trouvez
que vous n’avez pas pu vous organiser pour la journée du 30 avril, il est
possible chaque jour de faire avancer la cause de l’enfant.
Quelques ressources (dans le désordre et loin d’être exhaustif) :
Le site de l’Oveo, l’indispensable pour comprendre où commence la
violence éducative ordinaire et sa banalité. La bibliographie de Olivier Morel
La bilbiographie de Claude Suzanne Didierjean Jouveau
Le site de Aletha Solter, aware parenting et sa bibliographie