jeudi 3 mai 2012

Petit passage pour déculpabiliser

Certains ouvrages abordent le sujet des bébés aux besoins intenses. C'est le cas du livre de Isabelle Brabant "Vivre sa grossesse et son accouchement"  aux éditions Chronique Sociale - recommandé par celles qui l'ont lu!

On peut y lire un passage sur les bébés aux besoins intenses que voici : 

"Certains bébés ont des besoins accrus par rapport à tous les autres (qui en ont déjà beaucoup). Vivre avec l'un de ces bébés demande une patience et une endurance exceptionnelles ainsi qu'une compréhension de [la part de] l'entourage qui n'est pas toujours facile à obtenir. On croit souvent que c'est un comportement fautif des parents qui crée le comportement du bébé. Bien que des ajustements dans leur façon de répondre aux besoins de n'importe quel bébé soit parfois nécessaire, les parents d'un bébé à besoins accrus (en anglais high-need babies) souffrent du manque de compréhension de ce qu'ils vivent. Plusieurs de ces bébés hypersensibles souffrent de coliques importante et répétitives. Les solutions simplistes ne fonctionnent tout simplement pas avec ces bébés. Les laisser pleurer, ne pas "les gâter" et autres conseils bien intentionnés ne servent qu'à renforcer le sentiment d'isolement et d'inaptitude des parents qui luttent tous les jours pour trouver un façon juste et viable de répondre aux besoins de leur bébé. Certains parents ont trouvé un soulagement à l'hypersensibilité de leur bébé en ayant recours à l'homéopathie, l'ostéopathie ou la chiropratique. De bons livres existent au sujet des bébés aux besoins accrus et le seul fait de savoir qu'ils ne sont pas seuls aide plusieurs parents à traverser les périodes critiques, confiants qu'à la longue leur bébé "difficile" deviendra un enfant et un adolescent éveillé, curieux, sensible et attachant."
Et on peut se le relire en boucle!

lundi 30 avril 2012

La journée du 30 avril



La journée du 30 avril est la journée internationale de la non violence éducative -JNVE.
Pourquoi en parler sur un blog consacré aux bébés aux besoins intenses ? Parce que je pense qu’il est important d’aborder le sujet de la violence éducative dès l’instant où on se trouve en présence d’enfants. Aussi, lorsqu’on est parent d’un bébé aux besoins intenses, on se retrouve souvent face à nos limites et il n’est pas toujours simple de garder son calme.

Un enfant aux besoins intenses a bien souvent des idées qu’il tente de mettre en œuvre avec une volonté qui ne fléchit pas. Il est très facile de se trouver en situation où deux volontés se font face. Celle de l’enfant, qui souhaite poursuivre son idée. Celle du parent, qui voudrait que la sienne soit suivie. Avant même qu’on s’en rende compte, on peut se trouver en situation d’affrontement. L’adulte tente d’imposer son idée si elle n’est pas suivie. Le bébé aux besoins intenses, si volontaire, ne se laisse pas dominer.

C’est là que tout notre vécu ressurgi. Nous avons grandi avec l’idée que l’adulte avait raison sur l’enfant. Combien de fois avons-nous entendu commenter sur la faiblesse de celui qui cède. Combien d’adultes ont décidé pour nous lorsque nous étions enfants ? Combien d’ordres nous ont été criés au point de penser que celui qui parle le plus fort a raison ?

L’adulte puissant face à l’enfant est bien présent dans nos esprits et pourrait nous pousser à adapter notre comportement jusqu’à satisfaire ce concept.

Seulement, beaucoup de parents d’intenses témoignent. La résistance de leur enfant est au delà de l’imaginable. La stupeur est d’autant plus grande que le parent est expérimenté ; ceux dont on ne remettrait pas en cause la capacité à maitriser un enfant. Les parents dont l’intense est le second, troisième, quatrième voir cinquième enfant. Les parents dont le métier est éducateur de jeunes enfants, assistante maternelle ou maitre des écoles.

Face à un enfant si volontaire, on pourrait être tenté de monter le ton, sanctionner, punir, isoler, bousculer user de tous moyens pour asseoir notre domination. Sauf que les témoignages sont nombreux. Là encore, l’adulte s’épuise. L’enfant aux besoins intenses lui, n’abandonne pas son idée. Alors on est tenté d’aller encore plus loin. Essayer par tout moyen de faire plier cet enfant. Le faire se conformer à notre bon vouloir. Mais jusqu’ou ?

C’est souvent là que beaucoup de parents se posent la question. Ils visualisent l’escalade à la violence et disent stop. Ils ont atteint une limite.

Commence alors la réflexion cheminant vers une parentalité bienveillante. Une parentalité où on se remet en question. Une parentalité libre de l’héritage visant à contrôler l’autre. Une parentalité où le point de vue de l’enfant prend son importance.

Le 30 avril, c’est l’occasion d’en parler, d’échanger avec d’autres parents, d’aborder le sujet avec nos enfants en famille. Comme toute journée, elle ne permettra pas au monde de se métamorphoser en un jour. C’est chaque mot échangé, chaque geste bienveillant,  qui petit à petit cheminera jusqu’à faire apparaître le respect, le bien être, la confiance et le développement de l’enfant comme une évidence.

Je vous remercie d’avoir lu cette note, la journée du 30 avril compte bien plus que n’importe quelle autre à mes yeux, elle est si importante pour les enfants.  

Vous pouvez partager ou rechercher une action relative à la journée du 30 avril sur le site de la maison de l’enfant. Et si vous trouvez que vous n’avez pas pu vous organiser pour la journée du 30 avril, il est possible chaque jour de faire avancer la cause de l’enfant.

Quelques ressources (dans le désordre et loin d’être exhaustif) :
Le site de l’Oveo, l’indispensable pour comprendre où commence la violence éducative ordinaire et sa banalité. La bibliographie de Olivier Morel
La bilbiographie de Claude Suzanne Didierjean Jouveau
Le site de Aletha Solter, aware parenting et sa bibliographie


mercredi 28 décembre 2011

Le besoin de contact


De tous les traits décris par le Dr Sears dans sa définition du bébé au besoin intense, ce qui reste prédominant à 5 ans chez mon fils, c’est le besoin de contact.

Lorsque nous marchons dans la rue, mon fils me pousse, il marche chaque pas en diagonale vers moi. Pour ne pas terminer dans le caniveau, je passe de l’autre coté de lui. Jusqu’à ce que je manque de foncer dans le mur. Alors, je rechange de coté et ainsi de suite.
Lorsque je le questionne sur cette façon de marcher, il m’explique qu’il cherche à être contre moi. Il veut un calin contre ma joue.

Dans le train, il y a de la place, je suis assise en face de lui. Il me supplie de venir à ses coté, ça fait longtemps qu’i n’a pas été près de moi -vous vous souvenez on était dans la rue, il y a quelques lignes ! Il a besoin d’être contre moi.

Son cinéma préféré, c’est celui où l’accoudoir peut se relever entre 2 sièges, il peut se coller contre moi. Vous savez maintenant comment nous prenons l’avion ;-)

A tous moments, en toutes situations, mon enfant trouve à se coller à moi. A 5 ans, il verbalise. Il vient me voir, me supplie, « maman, j’ai besoin de contact ». Alors, je l’accompagne, me colle à lui, le temps qu’il se brosse les dents. Ces 2 minutes annoncées de solitude lui sont insurmontables.


Je réalise aujourd’hui à quel point cela lui est nécessaire. La sincérité est dans sa voix. C’est à ce moment, que je me rends compte à quel point ça a du lui être pénible, quand il était plus petit, que ce besoin était plus accru, qu’il ne savait pas mettre des mots dessus et que surtout moi, sa maman, je n’avais pas compris l’amplitude du besoin.

Quel manque, quelle solitude.


Ce besoin semble être vraiment profond. Tant qu’il ne l’a pas comblé, il va me poursuivre, cherchant à me coller. Il ne met pas toujours les mots, je ne comprends pas toujours qu’il cherche en fait à être en contact avec moi.

De mon coté, j’ai besoin d’espace pour me ressourcer. Je me sens vite étouffer, en danger si on s’approche trop de moi, si on me sollicite trop, si on rompt mon espace de sécurité. Ces phases où mon enfant cherche le contact peuvent être très pénibles. Tant que je n’ai pas compris qu’en fait c’est de contact qu’il a besoin, je me sens envahie et cherche à m’écarter de lui, un instant, le temps de respirer. Lui me sentant prendre mes distances se presse encore plus vers moi.

Je me souviens de cet épisode, il y a peu où je me sentais envahie, au delà de ce qui m’était supportable. Tout mon corps était mobilisé pour tenter de trouver un espace rien que pour moi, juste pour quelques secondes. Je sentais cet envahissement monter et monter en moi. Mon corps, mon cerveau tout entier était mobilisé. De son coté, mon enfant devait lui vivre quelque chose d’inversement similaire. Il me poursuivait littéralement. A un moment, n’en pouvant plus, je fais du zig zag dans l’appartement. Il me suit au centimètre ! Je suis comme essoufflée, mon cerveau est comme saturé.

Ah je sens que je vais exploser !!! Au secours !!!!!!

Et là, maintenant que j’ai l’expérience, je comprends. 
Je m’arrête. 
Je trouve cette ultime ressource pour prendre sur moi. Je prends le temps d’inspirer. Je prends mon enfant dans mes bras et la tension redescend. Une fois qu’il s’est ressourcé à mon contact, il prend ses distances et alors, je peux m’écarter un instant, et me ressourcer à mon tour.

Dans les avions, la consigne de sécurité est de mettre son masque à oxygène avant de pouvoir aider autrui. Là c’est un peu comme si c’était l’inverse. Tant qu’on n’a pas aidé l’enfant à retrouver son souffle, le notre reste coupé.

Une situation comme celle là quand il était plus petit était très dangereuse. 
On conseille aux parents au bord de l’explosion de s’écarter de l’enfant pour ne pas lui faire de mal. Sauf que, je n’ai jamais pu, dans ces situations l’écarter physiquement de quelques centimètres ne serait-ce quelques secondes. Il me poursuivait, sans répit, avec une détermination que je n’ai jamais rencontréé avant lui. La maitrise de moi a vécu quelques situations de challenge extrême!


lundi 19 septembre 2011

Pourquoi tu dors pas?

J'ai mis des années à poster cette vidéo, parce que évidemment, je ne suis pas d'accord avec certains mots. Tout de même "pourquoi tu dors pas b...." tous les parents d'intenses, l'ont dit à un moment!
Et puis "voilà plus d'une heure que j'te tiens dans mes bras" est tellement le quotidien!

mardi 13 septembre 2011

La phrase du jour



"Nous laissons rarement l'autre libre d'être qui il est"
Isabelle Filliozat - Les autres et moi - JC Lattès.

jeudi 5 mai 2011

Quand ont commencé les hurlements intenses?

Le témoignage de Djinn : 
Je viens de voir des photos d'une copine qui a accouché il y a une semaine et je me suis surprise à penser "profite du calme avant le début des coliques"...

A la maternité notre puce hurlait très fort quand on lui faisait des prises de sang, mais c'est tout et quand je regarde les photos des 2-3 premières semaines j'étais radieuse, pas l'air fatiguée du tout... après, ça c'est corsé!
Chez nous, les fameuses coliques ont sonné le début des hurlements impossible à calmer, et très vite aussi l'épuisement de la famille.

Comment ça s'est passé chez vous?

Danièle Starenkyj a une théorie qui dit que si les mères qui allaitent ne consommaient aucun Produit Laitier issu de la Vache, leurs bébés n'auraient pas de coliques. Ça me parait gros, et pourtant, qui sait comment aurait notre vie à ce moment-là si on avait déjà mis le doigt sur l'intolérance de notre fille?

A vos claviers!
 Le témoignage de Elenwe : 

Ici ça a commence le deuxième ou troisième jour...enfin nuit ! je me souviens, j'ai passe la nuit a donner le sein malgré les crevasses, et a bout de fatigue et de douleur je me suis couchée en chien de fusil avec bébé couché-assis appuyé sur mes cuisses-hanches... 
Ensuite ça ne s'est plus jamais arrete ! (et ils ont regretté de pas m'avoir laissé sortir, Zebulon a reveillé tout les bébés en hurlant quand je le promenais dans le couloir pour le calmer ! ) 
Le témoignage de Little_Cutie : 

Dès le 2e jour, elle hurlait pour tout (le bain, le change, la poser dans le lit) mais par contre dans les bras elle se calmait les premiers jours (je veux dire sans qu'elle ait besoin que je sois en mouvement). Au bout de 1-2 semaines , là il fallait du mouvement en plus. Impossible de s'asseoir sauf pour la tétée.
Le témoignage de Nanoue : 
 J'ai mis dès la naissance parce que dans mon souvenir (et malheureusement c'est de plus en plus flou) à part ses deux premières heures où il a tété, il a pleuré tout de suite. J'étais tellement fatiguée que je me souviens à peine de ses trois premières semaines avant notre déménagement


Quant aux produits laitiers, je sais ce qu'on en dit, et Etienne ne peut pas en ingérer, cependant j'apporte un bémol il est beaucoup diabolisé (je vous retrouverais les références demain).

Je ne saurais jamais si j'avais arrêté meme les plv de mon rééquilibrage (qui me permettait de tenir le coup) s'il aurait fait ses nuits plutot ou pas ???!!!!!


 Le témoignage de Gisèle : 
Pour nous tout comme toi Djinn, à la 3ème semaine, malgré 1h de pleurs incalmables à la naissance, les puer ont dit ne jamais avoir vu ça à mon homme qui était avec lui. sinon 2 semaines plutôt cool.Moi je sais que ce sont les PLV, si seulement j'avais su ça au bon moment.

Le témoignage d'Epuisella : 
 Alors chez nous en photo, ça donne ça :
Il avait 12 heures de vie c'était le premier matin, il a dormi 5h d'affilée!!!
Et puis j'ai mangé ça : 
Est-ce le hasard ou le fait de manger quelque chose auquel je suis allergique? La pomme de terre et le lait? J'ignorais que j'avais ces allergies à ce moment.
En tous les cas, la suite est là : 


Le 20 août soit 7 jours après la naissance, me voilà : 

C'est intéressant de faire cette exercice de mémoire.
Dans mon souvenir c'est effectivement ingérable à partir de 3 semaines. Jusqu'alors, c'était dur, mais pas totalement insurmontable.
Le témoignage de Mamko : 
Bon, je reviens dans quelques années. Je suis pas prête pour refouiller dans ces souvenirs là. Rien que d'y penser me fait monter les larmes aux yeux! Pffui, j'ai l'impression de reculer par moment.

Le témoignage de CT0303 : 

Moi j'ai mis plutôt vers la 2ème semaine.
J'ai allaité grougrou à la maternité du 1er au 4ème jour, et je n'ai pas tenu le coup, il pleurait toute la nuit, dès que je le reposais dans son lit endormi après la têtée il se réveillait en pleurant, je n'avais pas de montée de lait, il ne devait boire que du colostrum en petites quantités, je pensais qu'il pleurait de faim, une nuit il a même eu un complément ... et j'avais mal... A la maternité j'ai consommé des produits laitiers. Au 5ème jour on a commencé le LA et ça a bien été pendant 2 ou 3 jours. Dès le 11ème jour on était chez un pédiatre, je vous laisse deviner pourquoi (pleurs continus...). Ensuite on a trouvé le RGO et l'IPLV depuis résolus... 

Le témoignage de Nebirush : 

Chez nous, il n'y a jamais eu vraiment de gros pleurs intenses.
Je me souviens que la première journée, il buvait déjà aux heures. Ne connaissant encore rien dans l'allaitement,j'avais demandé si c'était possible qu'il boive toutes les heures. L'infirmière de me répondre:Bien, ce sont des tétées groupées! Ça dure quelques heures et c'est tout, tu verras, ça va passer!Six mois plus tard, les tétés groupées sont encore là

Je me souviens que dès le 2e jour, il n'arrivait pas à trouver le sommeil profond. Il devait êtreprofondément endormi afin de faire le test de l'audition.... Malgré plusieurs tentatives, il était toujours agité.
Je me souviens que dès la 2e nuit, on pratiquait le cododo. C'était beaucoup plus simple et... tellement mignon!
Vers la 3e semaine semaine, je me souviens que les jours entiers se passaient au sein, c'était maintenant impossiblede le déposer endormi, cododo maintenant obligé! Jusqu'alors, il dormait dans un berceau à côté de nous...mais je finissais toujours avec lui sur moi pour soulager ses maux de ventre. (qui ont cessés quand j'ai arrêté café et ail)
Il n'y a jamais eu de pleurs intenses, je dirais plutôt une incapacité à s'endormir profondément,des changements d'humeur soudains et une constante envie de téter. 

Le témoignage de winnies92 : 

Sans hésiter à 3 semaines. Jusque là piou piou était un bébé super cool .. qui tétait toutes les 2 heures qui dormait jusque 4-5 heures d'affilée.
En fin de 3ème semaine les galères des coliques ont commencé: Tétées toutes les 45min, pleurs du matin au soir, et épuisement des parents... 
Le témoignage de Jacaranda : 
Quand ils l'ont arraché de mon ventre, l'infirmier anesthésiste a fait 2 réflexions comme quoi il criait vraiment très fort. C'était le soir, la nuit qui a suivit il était contre moi et n'arretait pas de sursauter puis pleurer et j'arrivais à l'apaiser en lui parlant. J'ai pensé qu'il revivait les plus de 12 heures de contractions du déclenchement. La 2ème nuit, après 4 heures au sein, je n'en pouvais plus, j'ai sonné. En l'entendant hurler, la puer a dit "il crève de faim". Après, on s'est "organisé" (je suis restée une semaine), l'après midi, mon ami faisait les 100 pas dans les couloirs de la mater pour me permettre de dormir et d'assurer la nuit.
Chez nous, ben il ne pleurait pas tant que ça, il était au sein ou alors on marchait avec, fallait juste ne pas le poser ... 

samedi 30 avril 2011

Journée sans fessée

J'ai longuement hésité à écrire cet article parce que l'éducation des enfants, c'est comme la politique ou la religion, c'est vite polémique. Cela dit, ça fait partie de notre quotidien avec Petit Bonhomme, je ne crois pas qu'on soit les seuls à connaître des moments de galère, alors pourquoi pas un partage d'expérience?
Aujourd'hui, c'est la journée de la non-violence éducative, alors je me lance.


Devenir maman n'a pas du tout été une évidence, et j'ai eu du mal à m'attacher à ce bébé qui pleurait tant. Mais aujourd'hui, il a 2 ans et demi, et c'est sûr, j'aime mon petit garçon plus que tout au monde. Il m'a beaucoup fait cheminer, et ça continue.
L'autre jour, cela me paraît maintenant il y a une éternité, mon Loulou m'a tapée. J'ai ressenti quelque chose de très violent, et j'ai tapé en retour. J'ai eu un choc. Je dis à mon enfant "je t'aime", et je le tape. J'apprends à mon enfant, "on ne tape pas, c'est interdit", et je le tape. Je ne me suis pas sentie crédible.
Prendre la décision de ne pas taper, c'est facile. Le plus difficile, c'est de se tenir à cette décision... et trouver des alternatives pour accompagner au mieux notre petit garçon dans sa découverte de la Vie.
Alors je lis, je lis, je lis. J'assiste à des conférences, je participe à de ateliers, je discute, en vrai ou virtuellement, avec d'autres parents, d'enfants en bas-âges, ou d'autres plus expérimentés, et ma foi, je chemine. Ma plus belle rencontre restera celle de Catherine Dumonteil-Kremer, l'auteure de nombreux livres sur les enfants. C'est elle qui est à l'origine de cette journée avec la Maison_de l'enfant.
Je prends ce qui me parle, j'en discute avec Monsieur Papa et on adapte, on réinvente, on se prend des gamelles, on est plein de doutes et de certitudes, on se dispute, on fait de notre mieux. Comme tous les parents, je crois.
S'il y a un seul livre que je dois citer après ma boulimie de lecture, parce que je le trouve simple, concret, didactique, avec de chouettes illustrations, c'est "J'ai tout essayé" d'Isabelle Filliozat, ou "Opposition, pleurs et crises de rage: comment traverser sans dommage la période de 1 à 5 ans". Tout est dit!

Ca n'a rien d'un mode d'emploi, parce que chaque parent, chaque enfant est différent. Mais en partant du développement des bambins, avec des tranches d'âges données à titre indicatif, elle permet d'avoir des attentes réalistes, de lâcher-prise sur certaines choses, et d'être à l'écoute sur d'autres.
Voilà. On poursuit notre Petit Bonhomme de chemin. On verra bien où ça nous mène.
En tout cas, maintenant que Petit Garçon arrive à nommer ses ressentis (frustration, déception, colère, jalousie, etc.), parfois seul, parfois avec notre aide, il ne me tape plus. Alors que ma main a encore dérapé. Il apprend bien plus vite que moi...

vendredi 22 avril 2011

Le maternage et les babis, entre théorie et réalité

Merci à smjm d'avoir rédigé le post suivant : 

Je suis une très grande convaincue du maternage proximal, ou du parentage proximal, car mon mari est également hyper impliqué, parfois même encore plus que moi.
Seulement, entre les théories qu'on peut trouver sur le maternage et la première année de vie d'un babi, je trouve que la distance est longue..
Je m'explique:
La plupart des livres qui traitent du sujet, on tendance je trouve à simplifier un peu les choses. J'ai le même ressenti par exemple par rapport à la Leche Ligue (qui m'a pourtant sauvé mon allaitement :-) et j'ai beaucoup de plaisir à prendre par aux réunions, mais avec un babi, je trouve que se sent souvent hors course.

Dans les écrits, on nous dit qu'une naissance respectée, naturelle, une proximité, le portage, le cododo et l'allaitement à la demande satisfont aux besoins de l'enfant et lui apporte toute la sécurité nécessaire à son bien-être, sa confiance, son autonomie.

Et là paf! un babi... pour ce qui nous concerne né à la maison, cododo dans notre lit depuis ses premières heures, porté à gogo car pas de poussettes, proximité on peut difficilement faire plus, il est avec nous 24h/24h, avec mon mari, on travaille ensemble, et on le prend avec, allaitement à la demande, sans aucune restriction de temps, de durée, de lieux (j'ai allaité à peu près partout), réponse immédiate à ses pleurs, pas de vaccination... bref, selon la littérature de maternage, je vois pas trop ce qui manque... et le tout avec la plus grande conviction et sans prise de tête, car c'est naturel de faire ainsi et on ne se voit pas agir autrement...
Et le résultat: 5 mois de hurlements quasi en continu, à 9 mois, 2heures de sommeil sans réveils durant les bonnes nuits, les mauvaises sont entrecoupées chaque 20 min, le mythe du bébé qu'on met dans l'écharpe et qui s'endort a été démonté quasi tous les jours, où il faut compter 40 min de marche rapide pour 10 min de sieste, un combat sans nom pour l'endormissement où je ressors de la chambre les cheveux en bataille, les seins en compote et le décolleté griffé, bref, pas facile facile....
Donc, oui au maternage proximal, mais venez pas nous dire que ça rend tous les bébés adorables, calme, sereins et confiants! Certes, sans cela, notre quotidien serait peut-être encore pire et on serait en consultation psy ou chez un exorciste pour tenter de comprendre cet enfant, mais j'ai parfois juste plus envie d'entendre ces raccourcis qui ne correspondent pas toujours à la réalité.
Je suis convaincue que d'ici quelques années, on en ressentira les effets (d'ailleurs en 9 mois, on note déjà pas mal de changements), mais pour ces premiers mois de hurlements, de colères, de ne plus savoir comment le satisfaire, je ne peux plus entendre "un coup de néné et hop, le tour est joué" "un bon dodo avec papa et maman et zoup, l'affaire est dans le sac..:"
La confiance d'un babi, ça se gagne lentement, beaucoup plus lentement que ce qu'on veut nous faire croire parfois...

smjm

jeudi 17 mars 2011

Les petites phrases extraites du fofo!

Quand je lis vos histoires, quand je pense à la mienne, je vois un point commun : chaque fois, il a manqué un adulte pour drainer la souffrance de l'enfant puis de l'ado. En étant des parents "conscients", nous offrons à nos enfants la présence de cet adulte qui nous a tellement manqué.
Merci Chip!

dimanche 20 février 2011

Retournement de situation -je ne vais pas m'en plaindre

  • 19h00, je demande à mon intense de prendre son bain s'il a terminé son dîner
  • 19h10, mon intense est dans le bain
  • 19h42, je demande à mon intense de ranger ses jouets, l'heure de dormir est presque arrivée.
  • 19h50, mon intense a rangé ses jouets et se lave.
  • 19h53, mon intense me demande s'il peut regarder une vidéo. Je lui réponds qu'on va regarder l'heure et pendant ce temps il peut mettre son pyjama.
  • 19h54, mon intense est en pyjama!!!!!! (impensable il y a quelques semaines). Il me demande à quelle heure il doit se coucher (euh depuis quand il a la notion de contrainte????!!!!???). Honteusement et sur le bout des lèvres, je lui annonce 20h00 (je me prépare à une contestation qui n'arrive pas).
  • 19h59 il me dit, maman, il est encore 19h, et il en conclut qu'il peut regarder une vidéo.
  • 20h00, je lui montre que l'horloge est passée à 20h00, il a donc le choix entre regarder une vidéo de 10min ou faire un jeu dans son lit. (normalement j'ai le droit à un drame de fin du monde et là rien)
  • 20h10 mon intense a terminé sa vidéo et se dirige vers son lit!!!! (là j'ai très peur, je me dis, il va se passer un truc)
  • 20h15, je souhaite bonne nuit à mon intense
  • 20h25, mon mari souhaite à son tour bonne nuit à notre intense
  • 20h35, je n'entends plus rien, je n'ose pas bouger, de peur de réactiver mon intense.
  • 20h40, il est bien endormi, je pense à mes copines qui galèrent tant à coucher leur intense et qui même se disent à quoi bon le coucher, dans une heure il est réveillé.
  • 21:25, je ne sais toujours pas ce qui nous arrive, coucher un enfant si facilement après des années de galère me parait surréaliste. Très franchement, je ne vais pas m'en plaindre!

Il etait une fois...

.... une maman qui désirait plus que tout un enfant. pensant qu'il n'y avait de moment idéal pour être maman, que toujours quelquechose ferait dire plus tard, avec papa, maman se décida. Passèrent bien dès jours avant qu'un petit tétard ne se décide à venir se blottir en son sein. Puis les mois, entraînant avec eux les peurs, les doutes, les joies, les pleurs et tant d'émotions si fortes et inconnues, se succédèrent..... 7, 8, 9....l'éclosion de son oeuf.
Rapide, forte en douleur, en émotion et en cris. Les hurlements de ce petit inconnu, si forts, si intenses que maman pris peur. Ce petit, elle le donna à papa et pria pour partir le laisser là et partir.... Les doutes aussi forts que les cris du nouveau né vinrent la tourmentée.
La maternité dans la fatigue et les cris, le retour à la maison dans la peur et les hurlements. Des heures de cris, des jours des nuits. Petit tétard était devenu un petit Sioux. Blotti dans les bras de maman, serré fort contre elle il s'endormait, puis dès qu'elle le posait il se réveillait. dans les pleurs dans les cris dans les hurlements, intensément. Des jours, des nuits, des semaines, des mois et enfin bébé se redressa. Oh toujours aussi Sioux. Capable de paraitre calme et au moindre éloignement, au moindre bruit à nouveau les hurlements. Pourtant, la frustration lentement semblait s'en aller laissant place à l'exploration, intense exploration. maman l'accompagne lui montre lui explique maman est là n'arrête pas. la marche, les escaliers les échelles, les trous les bosses, les placards les sons, tout, maman le laisse découvrir, les dents serrées souvent toute aussi confiante que désemparée.
Ce petit être si intéressant, si doux oh elle en est fière mais elle lui en en veut. elle lui en veut de l'accaparer tant, de ne pas lui laisser de répit de ne pas la laisser vivre sa vie de femme. Elle s'en veut de lui en vouloir et plonge dans le désespoir...

Et petit Sioux grandit, devenant petite Pioche. explorateur intense, qui n'accepte pas que l'on n'aille pas en son sens. Pourtant il faut parfois poser les limites et les interdits. explications, accompagnement tout, mais rien n'y fait. Petite Pioche, crie, mord pousse hurle tape se débat dans les gestes dans les mots qu'il n'a pas... dans les maux. Maman ne sais plus maman ne veut plus maman... encore une fois désespère. Pas des on dit et des il faut, mais désespère de ne pas y arriver de peur de se faire dépasser....

Mais finalement maman est intensément fiere. Son petit comprend bien des choses, et vie sa vie intensément. De ses sourires son petit l'attendrie. Elle lui donnerait tout quand il vient à nouveau se blottir, oublie les durs moments mais recommence à lui en vouloir intensément. Lui en vouloir parce que ce petit dont elle est si fière ne connait pas la mesure. Il est intense à contre sens!

Aussi, aurai-je pu peut être commencé mon récit par il était une fois un intense petit garçon, qui fit se redécouvrir sa maman. Petit garçon qui dans ses hurlements intensément, fit changer de voie sa maman. Lui montra celle des "autrement". Autrement que quoi si ce n'est que des principes que la société veut inculquer.

Il était une fois l'histoire d'un intense petit garçon que sa maman, envers et contre tout aimait intensément.

mardi 8 février 2011

C’est le fouillis dans la tête de ma maman

« Non maman, je ne te teste pas, j’expérimente tes sentiments ! Comment veux-tu que je comprenne ce qu’on attend de moi si tout n’est pas clair dans ta tête ? Tes réponses sont différentes selon ton humeur, ta disponibilité et le contexte ; je me sens un peu perdu.»

Ma maman est convaincue des bienfaits de l’éducation respectueuse mais pour l’appliquer se dit-telle, il faut qu’elle soit solide et qu’elle se réconcilie avec la petite fille qui sommeille en elle. Elle est prête à m’écouter, à me laisser hurler et trépigner mais elle a souvent oublié de me dire qu’elle existait.

Ma maman, elle a toujours été attentive aux autres mais elle n’a jamais trouvé une personne lui apportant une compassion dénuée de tout jugement. Elle cherche toujours à tout comprendre ; dans sa tête elle a toujours un tas d’idées qui l’emmènent à mille lieux de ses préoccupations initiales. Cette ébullition permanente l’empêche parfois d’agir tellement elle est consciente du poids de chaque mot et de l’impact qu’ils peuvent avoir dans ma vie.

Ma maman, elle a envie de bien faire et elle a tellement peur d’échouer qu’elle se met la pression avec des scénarios catastrophes tellement elle a du mal à régler ses propres souffrances. Ma maman a toujours tout encaissé dans sa vie jusqu’à ce qu’elle interprète mes expérimentations et mes oppositions comme une façon de la pousser dans ses retranchements. Elle est dans le faux et commence à comprendre qu’elle a besoin de se faire confiance.

Alors, un jour elle a pris arbitrairement la décision de se reconnecter à elle-même… pour se recentrer sur elle et ses préoccupations de femme et de mère… elle s’est encore fait violence tellement elle était triste de se priver des échanges avec ses copines de forum. Ma maman se sent parfois incomprise mais elle peut désormais entendre qu’une maman peut composer avec un seuil de tolérance plus important.

Aujourd’hui ma maman a décidé d’être créative, de me laisser exister en composant au quotidien avec ses propres besoins. Alors appelons les limites comme on veut, ma maman ne fait pas les choses pour m’ennuyer ou pour son bien-être à elle mais pour m’apprendre le domaine de la relation. Elle essaye de décliner le OUI et le NON sous leurs nombreuses facettes et cette gymnastique de l’esprit n’est pas de tout repos. Ma maman est un être humain, elle a le droit de se tromper.

Ma maman a manqué de repères et elle a cherché à se calquer à des idéaux qu’elle n’a pas réussi à atteindre. Elle a désormais compris que chaque relation est unique aussi intense soit-elle ;-)

mercredi 16 juin 2010

Mon combat pour mon allaitement (ou comment un geste naturel devient si laborieux...)

Bonjour à toutes...
Maman d'un BABI (ou pas, on sait plus trop) qui a 7 mois, je voulais apporter mon témoignage pour aider les mamans qui seront dans mon cas...

D'aussi loin que je m'en rappelle je voulais allaiter. parce que c'était naturel et voila tout. Donc quand je suis tombée enceinte cette évidence n'a pas été discutée, j'allaiterais. Point.

Comme je suis curieuse j'ai cherché comment se déroulait la grossesse et de fil en aiguille je suis tombée sur un forum sur l'allaitement où j'ai découvert que l'allaitement, même s'il était naturel, était loin d'être "facile" et "évident" pour certaines d'entre nous... J'ai donc passé plusieurs mois à écumer les sites, à fouiller partout et quand je suis partie à la mater, j'étais aux taquets, je savais que je ne devais faire quasi aucune confiance à la mater, j'avais mon livre de la LLL, mes num de téléphone de conseillères en lactation... bref j'étais parée, mon allaitement il allait bien démarrer.

Sauf que. J'avais beau avoir eu un entrainement intensif, digne de Rocky, bah j'ai quand même failli me faire avoir. parce que j'avais pas imaginé tomber sur un bébé qui refusait tout net le sein. Né à 20h52, refus de la tétée à l'accouchement, bon, ca je savais que ca pouvait arriver (ca m'a juste chagriné, moi qui me faisait tout un film de la tétée d'accueil, j'ai été sur ma faim). A 3h du mat j'essaye, réessaye... Monsieur se cabre, hurle et refuse le sein... J'avais eu des cours sur les positions, j'essaye mais bon, un nouveau né, une nouvelle maman, ca forme un duo assez maladroit donc je me résouds à aller voir les infirmière en nurserie qui me sortent les grands moyens

'oh mais faut lui donner un biberon" - euh vous avez pas compris, je VEUX allaiter, je veux pas foirer mon allaitement
'rooo bah juste qq gouttes sur les lèvres ca va l'attirer et il va se mettre à téter" - je ne VEUX pas de LA (zen, je suis zen)
'regardez faut faire comme ca" (placage de la tete de l'héritier sur mon sein)

Une infirmière un poil plus patiente tente laborieusement de mettre mon fils au sein, et à la position 'ballon de rugby' mon coquin de fils (déjà un peu faignant) daigne téter un chouilla... par contre le sein gauche, il en veut pas, basta
Lendemain matin, peau à peau, tétouillage sans grande conviction sur le sein droit, rien au sein gauche... la journée passe, on tente le gauche, qu'il accepte sans grand enthousiasme... mon allaitement si revé ne correspond pas vraiment à mon rêve...
La 2e nuit, appelée "nuit de la java", a lieu le drame. Mon fils refuse le sein. Il hurle, je le mets au sein, il refuse, je suis désemparée. C'est pas sensé se dérouler ainsi!!! Dans mes rêves j'ai un bébé adorable qui tète gaiement... au lieu de ca je suis seule dans ma chambre à 3h du matin avec un hurleur hors compétition. Et puis c'est la nuit, il va réveiller toute la maternité... Seul mon bébé pleure, qu'est ce que je fais de mal... je pleure, j'appelle encore une fois les infirmières, qui viennent...
Je me demande ce qu'elles pensent de moi "rooo encore elle, elle est chiante la maman de la 4... toujours à nous appeler, elle est neuneu, les autres y arrivent... elle ferait mieux de donner un biberon, on pourrait être tranquilles"... elles viennent, et me disent, le ton sec "votre fils là, il a faim, il a rien dans le ventre, c'est des pleurs de faim ca...". Moi je ne demande pas mieux, de le nourrir, c'est lui qui veut pas.
Et arrive le discours culpabilisateur. J'ai pas la montée de lait qui s'est faite et mon fils, qui est un gros gabarit, a de gros besoins (???). il faut qu'il mange, ne serait-ce que pour prendre des forces pour téter.
Moi je suis perdue mais je sais que je ne dois pas donner de compléments. A la LLL ils l'ont bien dit. Mais je suis crevée, mon fils hurle à plein poumons, je sais pas quoi faire... une infirmière me sort l'argument fatal "vous savez, je sais de quoi je parle hein, mon fils a tété 11 mois, je connais le sujet". Vrai ou pas, je craque, et je lui donne, en pleurant, 60 ml de LA. A la seringue, et il s'endort comme un bienheureux. et moi je pleure de regrets, j'ai donné du LA...

Le séjour à la mater s'est déroulé ainsi, montée de lait à J3 mais incapable de mettre mon fils seule au sein, j'angoisse un peu pour le retour à la maison (moi qui voulait une sortie précoce, condamnée à rester à la mater JUSTE pour l'allaitement). Bien sur on me prend pour une neuneu (moi qui pensait avoir montré que j'en étais pas une pour mon accouchement), on me fait peur avec la prise de poids, il faut des compléments, blablabla... enfin vous connaissez la musique.

Quelques AP bien intentionnées me plaquent la tete de mon fils sur mon sein, bienvenue sur la planète Terre mon chaton, tu verras soris de la mater ca ira mieux... les crevasses ne tardent pas, je me fais engueuler car il ne prend pas beaucoup de poids...
Enfin j'obtiens l'autorisation de sortie, il a repris du poids, je me dis que ca va pas être triste à la maison, sans sonnette et sans personne pour m'aider...

Contre toute attente ca se passe bien, je fais controler son poids, il a bien repris... c'est parti mon kiki rien ne nous arretera vers le sevrage naturel (oui je me fixe des objectifs modestes)

Douche froide à la visite des 1 mois... j'arrive comme une fleur, je sors en pleurs : mon fils a son poids inférieur à celui de la naissance... je redemande de le peser, oui oui, inférieur... ce que je n'avais pas fait gaffe c'est que c'était pas la même balance...on me parle hospitalisation pour gavage, je refuse en bloc, je me fais accessoirement traiter d'inconsciente etc...
Je prends en urgence RV avec un spécialiste de l'allaitement, qui me prend dans la semaine... Verdict : mon petit coeur ne sait pas téter... il tétouille et c'est un grand faignant, il ne prend que le minimum pour survivre, pas assez pour grandir et grossir...
Le pédiatre m'explique que le chemin sera long, compliqué et semé d'embûches, mais je me suis battue pour le déclenchement post terme, alors j'ai encore assez de courage pour me battre pour mon notre allaitement
Il m'apprend la compression du sein, les positions, 15 tétées par jour (voir plus) et surtout, il est la bouée de sauvetage sur laquelle je peux m'appuyer si j'ai besoin. Il est là, loin de chez moi, mais jamais il ne me jugera, je le sais... je lui voue une admiration sans borgne, et avec son aide on part sur la route du sevrage naturel, avec quelques détours.

Visite de controle 15j après, victoire il a pris du poids. oh, pas beaucoup, quelques grammes, à peine deux cents. mais il en a pris. Mais j'ai mal. horriblement mal. je n'en peux plus. je serre les dents et je vomis de douleur à chaque tétée. je suis pas douillette, j'ai été déclenchée, 36h de contractions par les reins sans péri, je suis dure au mal mais là, je peux plus. j'ai trop trop mal, c'est pas normal...
nouvelle consultation en urgence, et prescription de bouts de sein pour diminuer un peu cette douleur... et là, un diagnostic : vasospasme. aucun traitement n'y répondra (j'ai toujours mal 7 mois après...)

En dehors des douleurs, les nouvelles sont encourageantes. Mon fils prend du poids. certes il est tjs en bas de la courbe, mais bon, ca va en progression, et surtout il est tellement vif, éveillé, souriant, tonique, que le médecin, il n'est franchement pas inquiet.

Arrivés à 5 mois, deuxième douche froide (mais celle ci, je l'avais prévue) : il a perdu du poids, beaucoup, et en a repris, un peu. mais il y a 200g en moins de différence avec le RV du 4e mois... on ne sait pas pourquoi. Mon fils est un mystère à lui tout seul...
Mon souhait de diversification tardive sera un peu oublié dans tout ca, et je lui donne son premier petit pot à contre coeur, mais que ne ferais-je pour qu'il grossisse un peu... mais ce sentiment de ne plus être la seule qui le fait vivre c'est terrible...

RV des 6 mois, il fait péter la balance : + 1,3 kg dans le mois... moi et le médecin, on est un peu sur le c*l. je savais qu'il avait grossi mais à ce point là!!! faut dire que suite au RV du 5e mois j'ai fait une éviction des PLV, viré les bouts de sein (et donc la diversification...). nous sommes euphoriques... Mon coeur grossit, et remonte lentement sur les courbes... je suis folle de joie... j'ai toujours mal aux seins en revanche mais on s'habitue et soyons honnêtes la douleur s'est quand même atténue... le diagnostic de vasospasme semble erroné, mais du coup on ne sait pas pourquoi j'ai si mal et pendant si longtemps.

aujourd'hui mon fils a feté ses 7 mois... Allaité et pour TRES longtemps encore. Il est la joie de vivre incarné. Et moi, je suis si heureuse de continuer à l'allaiter malgré tout ce que nous avons traversé... et qui sait si nous allons encore connaitre d'autres déboires??? j'espère pas, j'ai assez donné...


Le papa m'a été d'une aide précieuse. bien sur il a douté, je ne peux pas lui en tenir rigueur, j'ai moi même douté... on a beau savoir que le lait est forcément nourrissant, quand la chair de sa chair perd du poids alors qu'il est au sein toute la journée, on ne peut que douter... mais il m'a toujours soutenue, et quand je l'entends dire "on allaite" je suis si fière de lui et qu'il soit à mes côtés... car si je donne le sein, oui, ON allaite main dans la main. j'aime son regard attendri quand nous sommes tous les trois sur le canapé, notre fils au sein. j'aime nos dimanches matins en cododo, ses mains qui jouent avec les notres, c'est tellement beau tout ca...

Le pédiatre aussi. j'ai eu l'immense chance d'avoir un spécialiste renommé près de chez moi (enfin à 40 min quoi)... sans lui, oui, c'était mort, j'aurai pas eu la force de tenir tete tant de temps au corps médical... Merci à lui...

Merci à mes parents qui m'ont soutenue, parfois incité à arrêter quand ils m'entendaient pleurer au téléphone d'épuisement après encore une fois avoir appris que mon fils perdait du poids, mais ils voulaient le meilleur pour nous... Ma mère, une fois qu'elle a compris que jamais je ne donnerais de LA et que ma décision était irrévocable m'a toujours écoutée pleurer et me plaindre

et enfin carton rouge à ma belle famille, vous savez, celle élevée au bib et au bon lait en poudre... qui fait des bébés potelés, souriants, qui font leur nuit à 1 mois et qui dorment bien sagement dans LEUR chambre dans LEUR lit. Bah oui, le mien, de fils, il hurlait du matin au soir et du soir au matin, cramponné à moi, dans un truc d'arabe une écharpe, et puis en plus il dormait avec nous... et on avait pas de poussette... ca en fera un enfant capricieux... et laisse le pleurer ca lui fait les poumons, il faut qu'il apprenne qu'il commande pas
carton rouge pour m'avoir harcelée sur le poids de mon fils, l'avoir pesé pour bien m'humilier, pour m'avoir dit tout ce qu'on dit dans ces cas là (lait pas nourrissant, pas assez de lait etc). carton rouge pour continuer de me demander quand j'arreterais alors que je leur ai dit que seul Meven connaissait la réponse.
Carton rouge pour pas respecter nos idéaux, nos valeurs, notre façon de l'éduquer (c'est pas comme ca qu'on élève un enfant).
carton rouge pour avoir sans arrêt peur de ce qu'ils vont encore me sortir et de devoir sans arret me justifier : non on a pas de poussette, non il a pas de biberon, non on ne le laisse pas pleurer, oui il a des couches lavables oui il est porté, autant qu'il a besoin (et hélas il ne réclame plus d'être porté et moi ca me manque)

bref ce témoignage est certainement très long mais j'avais besoin de vider mon sac et de montrer aux mamans qu'on pouvait y arriver même si le chemin est pas tout droit, il est un peu sinueux, mais il vaut quand même le coup d'être emprunté...
j'aurai aimé lire un message comme ca quand je doutais tant, alors je le laisse ici dans l'espoir qu'une maman un peu deséspérée le lise et que ca lui permette de remettre le pied à l'étrier

merci de m'avoir lue

lundi 31 mai 2010

l'intense sommeil

Le manque de sommeil est pour la plupart des parents de babis un véritable enfer. Sans sommeil, on n'est plus tout à fait nous-mêmes, on ne raisonne pas, on a peu de patience, on s'énerve, on fait les choses machinalement par obligation…

Quand arrive le moment d'un coucher, au début on se dit cette fois c'est la bonne, il va dormir et je vais me reposer un peu. Petit à petit, voyant que son enfant ne trouve pas le sommeil, ou alors qu'on a passé une heure ou deux à l'endormir et qu'au bout de 20 minutes, parfois moins, il est réveillé, on n'a pas eu le temps de faire grand chose. Au fur et à mesure, l'angoisse monte à l'idée même de penser qu'il va falloir que le bébé dorme.

On piste les signes, le frottement des yeux, les bâillements, parfois en vain, l'énervement pour ne pas aller dormir…. Et pourtant ce petit être qu'on a mis au monde ne s'endort toujours pas mieux.

Avec la tombée de la nuit arrivent les angoisses encore plus fortes, combien de fois va-t-il se réveiller ? A quelle heure ? Vais-je pouvoir me reposer un peu ? Lorsqu'enfin le bébé s'est endormi après une danse du sioux, ou une promenade en poussette, ou de longs, très longs bercements, on se pose un peu. On se couche, petit à petit, malgré la fatigue, le sommeil ne vient pas, la peur de se faire réveiller juste endormi, ou juste en sommeil profond.

Pourtant ce petit être, si petit, n'a que les pleurs pour nous dire ce qui ne va pas. Il ne peut pas se lever et aller boire ou prendre un médicament qui le soulagerait, il ne peut pas lui-même rehausser son lit pour avoir une position anti reflux. Nous parents nous avons du mal à déterminer ce qui se passe, on essaie, il pleure encore, on cherche. Cependant on est tellement fatigué qu'on n'arrive pas à réfléchir.

On va voir des médecins, ils nous disent que nous ne devons pas nous laisser faire, nous devons le laisser pleurer sinon il finira par nous manipuler, nous devons arrêter d'angoisser, l'enfant le ressent, nous devons faire ci, faire ça. Dans ma tête je leur criais "ET MON BEBE ALORS" il n'a que nous pour être soulagé et compris.

A bout de fatigue, une nuit j'ai écouté le conseil d'une personne de mon proche entourage qui me disait "laisse le pleurer", je n'ai pas tenue deux minutes, deux minutes les plus longues et les plus horribles de ma vie, et quand je suis allée le voir, il y avait tellement de douleur dans ses yeux. Plus jamais je ne voulais laisser mon enfant souffrir seul.

Dans un petit pavillon, avec des cloisons fines, (ou dans un appartement) si un bébé pleure c'est toute la famille qui ne dort pas ou très mal. Il faut trouver des solutions, il faut protéger le sommeil. On en est venu à repenser notre vie et nos façons de faire. Nous nous sommes relayés au près de lui, on le couchait sur nous, nous même demi assis. On avait remarqué que c'est dans cette position qu'il dormait le mieux. On a installé son lit en side bed près du notre, de cette façon nous n'avions plus besoin de nous lever, ça nous fatiguait un peu moins. Il était rassuré, et ça nous évitait des malaises la nuit en se levant trop vite.

Pour toutes les solutions que nous avons trouvées, merci les recherches sur internet, les livres et surtout le soutien du forum des bébés aux besoins intenses. Et il y a eu cette rencontre, une conférence d'Isabelle Filliozat qui nous a permis d'ouvrir les yeux sur les parents que nous voulions être.

Aujourd'hui nous le savons, notre fils pleurait parce qu'il avait un reflux gastro osoephagien ou RGO. La position allongée, lui provoquait encore plus de reflux, donc plus de douleurs, donc de multiples réveils pour appeler maman et papa. Son reflux est interne donc les seuls "symptômes" que nous avions, étaient ses pleurs (surtout en position allongée), le fait qu'il dormait mieux dans l'écharpe, la poussette, le siège auto ou sur nous. Tout ceci n'aidant pas à ce que les médecins nous écoutent et nous croient, même des spécialistes et d'autant plus que notre bébé ne perdait pas de poids, il fait partie de ceux qui tétait en continu pour soulager sa douleur et qui rigole chez le médecin.

Imaginez-vous avec un reflux, ce qu'on appelle aussi pour les adultes des brûlures d'estomac. Pour une raison quelconque, vous êtes allongé et ne pouvez absolument pas bouger et votre seul moyen de communication sont les pleurs ou les cris, vous ne pouvez pas articuler des mots. Comment réagiriez vous si la personne qui s'occupe de vous, vous répondait "je veux dormir j'en ai besoin, arrête de pleurer" et vous laisse pleurer seul avec votre douleur.

Tous les enfants qui pleurent beaucoup et dorment peu n'ont pas un reflux, cependant leurs pleurs sont souvent des appels à l'aide, douleurs quelconque, besoin d'être rassuré... Ce que je retiens de cette expérience, c'est que le sommeil est précieux et il faut le protéger autant que possible. Chacun utilisera les moyens qui lui conviennent, le principal, selon moi, est d'être en accord avec soi même.

mercredi 26 mai 2010

Trouver encore l'énergie pour se lever

Le constat de nombreuses mamans de babis est le même. Une impression d'une seule et même journée qui jamais ne se termine et ce depuis la naissance de leur bébé aux besoins intenses. Des mois que les pleurs se succèdent sans aucune relâche, sans qu'aucune fenêtre d'amélioration se fasse sentir. Épuisés, subissant cette pesante sensation de sommeil permanente, les parents de babis, peuvent parfois s’occuper machinalement de leur enfant.
Alors comment faire pour cette nuit encore, peut être la 912eme si le bambin aux besoins intenses a 2 ans et demi, la 1277ème s'il a un an de plus ? Comment puiser l'énergie pour répondre aux besoins de son intense?
C'est la lecture du manifeste du droit de l'enfant au respect qui m'a redonné des ressources.
Je rassure d'emblée les jeunes parents de babis. Les réveils a 3 ans et demi n'ont plus rien à voir avec ce que nous avons vécu les 2 premières années. Finie la pleine forme et le refus de se recoucher à 4h du matin. Terminé le cycle (voir 2) entier de pleurs. Les réveils de 3 ans et demis sont plus rapides, une tétine perdue, une peluche égarée, une petite soif ou un petit creux, une couche à changer (ou une vessie à soulager), un lit chiffonné, un ventre ballonné, une question existentielle, des petites choses vite réglées mais qui nécessitent tout de même qu'un des parent s'extrait des bras de Morphée.
Dans son manifeste « Le droit de l’enfant au respect », ré-édité en 2009 par les éditions Fabert et avec le soutien de nombreuses organisations solidaires des valeurs y étant défendues (EUR 3,50), Janusz Korczak souligne très justement à la page 20 : « Pour obtenir quelque chose, l’enfant doit le mériter par son bon comportement. Il faut qu’il multiplie les demandes polies, et surtout qu’il n’exige rien ! Rien ne lui revient de droit, tout dépend de notre bon vouloir. […] Le rapport de l’adulte à l’enfant est corrompu à cause du dénuement de ce dernier et de sa dépendance matérielle. »
Sans nous, ses parents, il est impossible à l'enfant de subvenir a ses propres besoins. Il a ce souci permanent de bien faire et de satisfaire ses parents. J'ai même vu mon enfant renoncer à ses propres besoins pour nous satisfaire. C'est au hasard d'un repas que nous avons découvert qu'à tout juste 3 ans ça lui était possible. Nous voyions bien qu'il avait encore faim. Il nous explique "qu'il ne doit pas nous demander des choses à manger" Notre cœur totalement brisé, nous avons compris qu'il s'agissait de sa compréhension depuis ses 3 ans de nos remarques nocturnes conséquentes a ses demandes de nourriture la nuit. Ça ne vous est jamais arrivé une fringale nocturne? Un coup de soif? Il est vrai, avec un intense, c’est plusieurs fois et chaque nuit.
S’il le pouvait, mon intense irait lui même se servir à boire dans le frigo et allumerait la lumière pour retrouver sa tétine cachée quelque part dans un pli de son sac de couchage.
Mais voilà, mon intense a 3 ans et demi et à 3 ans et demi, il a encore besoin de mon assistance pour accomplir tous ces gestes. Alors moi sa maman, je repense à Janus Korczack et je trouve même la ressource pour créditer la réponse à la requête de mon intense, d’un mot doux, d’une caresse et d’un baiser qui l’accompagnera jusqu’au prochain réveil.

lundi 26 avril 2010

tract pour la journée de la non violence éducative

Epuisella m'a invitée à venir poster ce petit tract, que j'ai fait afin de le distribuer le 30 avril, à l'occasion de la journée de la non violence éducative.
Si ça vous dit d'en distribuer n'hésitez pas.
fichier pdf: tract jnvedef.pdf

mercredi 21 avril 2010

la technique infaillible pour desintensifier!!!!!

je l'ai trouvé!!!!! :-D
vous voulez desintensifier votre bébé/enfant?? c'est tout simple et radical .. il suffit de faire un autre bébé encore plus intense!!! :-D vous n'êtes pas convaincu(e)s??? je vous fais la demo!!

tite pomme était intense, j'en ai bavé des ronds de chapeau, d'autant plus que je ne connaissais pas du tout les bébés aux besoins intenses... pourquoi ne voulait-elle jamais être posée? Pourquoi hurlait-elle dès que je faisait mine de la mettre dans son lit? Pourquoi dormait-elle si peu?? MAIS maintenant que tit bonhomme est là, si puissamment intense.. d'un coup je me dis que tite pomme était une crème!!

- tite pomme a accepté dès ses 6 mois d'être posée 5mn sur son tapis d'éveil! alors que tit bonhomme n'a rien voulu savoir avant ses 11 mois et encore!!! encore aujourd'hui (à 20 mois) je le porte au moins 4ou 5h/jours, et l'allaite encore plus souvent..

- tite pomme avait besoin d'être beaucoup portée mais elle acceptait d'être portée dans le dos quand j'avais besoin de mes mains. tit bonhomme ne veux rien savoir, il veut être sur la hanche, si je fais mine de le mettre dans mon dos, il hurle (il aime pas être ligoté), si je le pose n'en parlons pas (il n'aime pas être déposé).. du coup j'ai le choix entre tout faire avec une seule main (vous avez déjà vidé un lave-vaisselle avec une seule main? Étendu votre linge avec une seule main? Et encore mieux: plié votre linge avec une seule main??) ou alors tout faire avec un tit bonhomme hurlant accroché à ma jambe qui me regarde comme si j'étais son sauveur...

- tite pomme adorait le bain, sauf en sortir et se faire crémer (obligé de la crémer matin et soir pour cause d'eczéma) c'était l'horreur jusqu'à ses 2 ans ½, mais au moins la 1ere moitié du bain était un bonheur!! alors que tit bonhomme hurle pour être dans le bain (il aime pas attendre), hurle une fois dans le bain (il aime pas être mouillé), hurle quand on le sort (il aime pas avoir froid), hurle quand on le sèche (il aime pas être frotter), hurle quand on le crème (il aime pas quand c'est gras), hurle quand on l'habille (il aime pas être manipulé)....

- quand tite pomme semblait trop difficile à gérer, on faisait une ballade!!! mais tit bonhomme hurle quand on le met dans la voiture (il n'aime pas la voiture), hurle si y'a du vent (il aime pas quand ça siffle), hurle s'il y a du soleil (il aime pas être ébloui), hurle si y'a d'autre enfants au parc (il aime pas partager)....

- tite pomme a fait ses nuits tôt (à 20 mois) et dès ses 16 mois ne se réveillait plus que 4 à 6 fois par nuit!! tit bonhomme a 20 mois, se réveille 6 à 10 fois/nuit.. quand il s'endort! (il n'aime pas dormir) car des fois il tète toute la nuit... mais c'est toujours plus simple que de le coucher.. le coucher est un vrai calvaire! ça ne prenait que 30 a 45 mn avec tite pomme, ça prend 1h a 2h avec tit bonhomme (il n'aime pas se coucher)

- tite pomme, c'est vrai, n'aimait pas beaucoup être changé, mais avec des comptines, ou des pitreries, ou un jouet rare (téléphone de maman, clé USB de papa -chuuut, il n'a jamais su!!-, etc..) on arrivait à l'occuper 5mn et donc en se dépêchant bien, à la changer dans un calme relatif.. mais tit bonhomme lui, ne veut rien savoir: OK il prend le jouet rare sinon c'est encore pire (toujours le téléphone de maman, mais un nouveau, parce qu'à force d'être mâchouillé et jeté plusieurs ont rendu l'âme prématurément), mais ça ne l'empêche pas d'exprimer très bruyamment sa colère (il n'aime pas être allongé), il se tortille dans tout les sens quand on lui enlève sa couche (il aime pas avoir les fesses à l'air), hurle et trépigne quand je le nettoie (il aime pas le contact du coton mouillé), se débat de toute ses forces quand je lui remet une couche et ses vêtements (il aime pas être rhabillé)...


je pourrais continuer très longuement la liste mais en gros je crois que la démonstration est faite: ma tite pomme était finalement une crème à côté de mon tit bonhomme.... et voila! et s'il n'avait pas été aussi intense, comment aurais-je pu un jour me dire une telle chose "finalement ma tite pomme était facile à gérer!!!' ???

alors convaincu(e)s par ma méthode???

mardi 1 décembre 2009

Intenses pourquoi

L’âge des pourquoi peut prendre la tournure d’un casse tête chez l’intense qui vit chaque stade… intensément.

Lorsque les premiers « MAIS POURQUOI » sont apparus, je me suis appliquée à bien expliquer les « pourquoi-du-comment », le plus précisément possible et mon fils en redemandait. Chacune de mes explication se soldait par un nouveau MAIS POURQUOI, auquel je répondais de la façon la plus rationnelle possible. Ainsi, d’une simple question au sujet de la lune, nous en sommes arrivés au big bang et là je ne savais plus quoi répondre, c’est vrai, POURQUOI le big bang.

C’est là que je me suis dit, un enfant qui insiste autant, n’est pas satisfait de la réponse que je lui apporte. Alors, je dois en trouver une autre. Nous avons donc interprété le mot « POURQUOI» dans la bouche de notre enfant comme :

--> « qu’est-ce qui te permet de dire cela ».


Par exemple ; quand papa dit qu’il est malade, et que gredin lui demande MAIS POURQUOI, lui répondre que c’est « parce-qu’il-a attrappé-froid » ou pire « je-ne-sais-pas-pourquoi » va déclencher immédiatement, une avalanche de MAIS POURQUOI et de la frustration.

-->Alors, nous lui décrivons les symptômes et là on sent de l’empathie dans ses yeux.


En voiture, gredin demande, « MAIS POURQUOI on roule pas ? » et nous de répondre « parce-que-le-feu-est-rouge » et instantanément « MAIS POURQUOI? » et là inutile de se lancer dans une explication de la circulation, ça mène à « MAIS POURQUOI? ». Un jour nous avons tenté :

--> « tu vois là bas, le feu ?, le gros rond rouge en haut est allumé, c’est ça qui nous indique que le feu est rouge » et sa réponse est « ha ».

J’adore quand il nous dit « ha ».


En promenade, mon fils me demande son biberon de jus de fruits rouge. Je lui réponds que je ne l’ai pas. Et bien entendu « MAIS POURQUOI». C’est souvent ce genre de situation qui fait craquer les mamans, elles culpabilisent de ne pas avoir TOUT prévu. Et se noient dans les justifications, laissant les enfants dans la plus grande incompréhension. "ALORS POURQUOI tu n’as pas mon jus de fruit rouge maman ?" « Parce-que-je-ne-l’ai-pas-pris » MAIS POURQUOI?

--> Et là je lui montre mon sac ouvert : « Tu vois, je ne l’ai pas »

Devant une vidéo. « maman, il est où le train ? » (bon souvent j’avoue, oui quoi quel train, de quoi s’agit-il ? mais c’est un autre sujet). Alors ma réponse instantanée, est d’expliquer l’histoire qu’on ne voit pas mais qui est sous entendue (ouf c'est la 30ème fois qu'on regarde la même vidéo). « Le-train-est-au-dépôt » MAIS POURQUOI? « parce-que-c’est-la nuit », MAIS POURQUOI?

--> J’ai remarqué qu’une fois de plus décrire ce que l’on voit ou dans ce cas, ne voit pas, est gagnant : « Je ne le vois pas le train, mon chéri ».

Pour y revenir, la nuit. Combien de fois, on se retrouve à répondre, « parce-qu’il-fait-nuit » MAIS POURQUOI ? « parce-que-les-planètes-blah-blah » MAIS POURQUOI ??????

--> La réponse satisfaisante est : "regarde, tu vois dehors, c’est tout noir, il fait nuit."



jeudi 24 septembre 2009

Bienvenue!

Voilà :

Vous venez de mettre un mot sur le comportement de votre bébé : bébé aux besoin intense. BABI ou intense, pour les intimes.

C’est une catégorie de bébé qui demande sans arrêt de l’attention. Si vous avez fait la démarche de vous renseigner à ce sujet, c’est que vous aviez des raisons de le faire, rien que le fait de vouloir chercher une solution signifie que vous avez à faire à un bébé aux besoins intenses.

D’autres parents sont dans le même cas que vous, quel soulagement !



Attention toutefois, ne vous reposez pas sur vos lauriers, un enfant ne pleure pas sans raison. Il ne hurle pas sans raison. Il ne s‘empêche pas de dormir sans raison. Il ne vous empêche pas de prendre votre minimum de repos vital par pur plaisir, ou parce qu’il est hypersensible ou de nature maussade. Non. Il y a une cause à son comportement et il vous crie de l’aider.



Il y a des degrés d’intensité, qui font que votre enfant est plus où moins en demande parfois cela varie selon les périodes. Parfois fréquenter un forum peut aussi nous aider à relativiser car d’autres vivent un calvaire bien pire ! (perso j’ai trouvé peu de cas « pire » que ma fille pendant ses 2 premières années). Mais il y a autant de façon de réagir que de personnes impliquées… c’est vrai qu’il y a beaucoup de façons d’améliorer le quotidien avec un intense, mais il faut aussi savoir dire stop avant de se sentir écrasé, étouffé, mangé par les besoins de son bébé. J’ai toujours été d’accord pour dire qu’un nouveau-né a besoin de contact, d’attention, de nourriture 24h/24, et je pense que quelques mois à ce rythme là sont viable pour une maman tant que ça dure… quelques mois, je dirais arbitrairement trois mois. Au moins ça fera sourire quelqu’un. Au-delà si votre bébé vous réveille 15 fois par nuit à un an, votre vie devient de la survie, et ce n’est pas ce que j’appelle des conditions idéales pour élever un enfant.



Il y a beaucoup de causes possible au malaise d’un bébé. Beaucoup son décrites sur le forum des BABI. Nous avons remarqué que le passé des parents, la grossesse, la naissance, la façon dont les parents ressentent leur vie, ont beaucoup d’influence sur le fait d’avoir un intense. Questionnez-vous, voyez s’il y a un traumatisme qui peut expliquer son malaise. Demandez-vous s’il ne se réveille pas si souvent juste pour vous rassurer si vous êtes très angoissée. Votre angoisse est votre problème, celui de votre bébé c’est de grandir correctement. Dites-le lui !



Si votre bébé pleure beaucoup et que vous avez vous même souvent des maux de ventre, je vous en prie, prenez le temps d’explorer les problème digestifs avec grande attention. Vous n’imaginez pas à quel point votre vie peut-être facilitée grâce à l’éviction stricte d’un ou parfois plusieurs aliments. Peu importe que les tests médicaux soient négatif, si vous évitez strictement un aliment que vous consommez (si vous allaitez) et ou que vous donnez à votre enfant pendant plusieurs semaines et que vous obtenez des résultats, persévérez ! (Ex d’aliments: produits issus du lait de vache, gluten, sucre, pomme de terre, pomme, ail, oignon, … il y en a tant !) Beaucoup de BABI montrent un reflux (RGO) et ça doit être douloureux. .



Souvent il n’y aura pas une réponse mais une combinaison de causes : parfois au bout de la 3 ème visite chez l’ostéo vous allez trouver une amélioration sans précédent ! A moins que l’homéopathe du coin trouve un remède adapté, ou bien que sais-je encore, tout ou presque est bon à essayer ! Même le psy. Si, si !



Il y a un point qui est capital pour la mère pour sortir du cercle de l’épuisement : il faut réussir à laisser ce babi à quelqu’un pour se ressourcer, surtout si vous allaitez. Faites ce qu’il faut pour trouver une crèche où une nounou de confiance, mais c’est capital de souffler si votre bébé est un hurleur ou un très petit dormeur. C’est difficile pour la mère, certes, mais avec un intense c’est capital, c’est bien trop de charge pour une ou deux personnes seules. Physiquement comme psychiquement. Et votre couple en pâtira forcément, hors ça serait dommage d’avoir fait un enfant s’il vous éloigne l’un de l’autre, n’est-ce pas ?



Abusez de la vitamine C, mangez des algues (si, si !), prenez de la poudre de prêle et d’ortie si vous allaitez pour ne pas vous déminéraliser, faites-vous entourer des bonnes personnes pour vous aider à garder le moral !




Bienvenue chez les heureux (et momentanément épuisés) parents d’intenses !

jeudi 13 août 2009

Destinée

J’avais rêvé pour mon enfant le 14 août 06 comme date de naissance, cet enfant parfait avait une date de naissance qui m’apparaissait parfaite les chiffres se combinaient 8+6=14. Et puis, sa position nous a fait décider d’une césarienne. Le travail naturel a commencé le 13 août, la césarienne a délivré mon fils le 13 août, le privant du passage vaginal et de la colonisation de son tube digestif de « bonnes bactéries », lui laissant une pullulation bactérienne responsable de ses troubles du comportement, du sommeil et de l’alimentation.

Aujourd’hui 13 août, j’y pense évidemment, et si nous avions malgré tout tenté la voix basse, serait-il né le 14 août ? La naissance parfaite m’aurait-elle délivrée un enfant parfait ? Un enfant avec une bonne flore intestinale, un comportement classique, un appétit normal et dormant la nuit ?

Mais alors, si je n’avais pas eu à accompagner des interminables heures de pleurs, de jour comme de nuit, si je n’avais pas du survivre à cet épuisement de 2 ans sans jamais dormir 5h d’affilées, si je n’avais pas du porter en permanence cet enfant comme une extension de moi, si je n’avais pas eu à regarder la balance dégringoler et retenir mes larmes face à un 4ème jour sans qu’il se nourrisse, est-ce que je l’aurais écouté? Est-ce que je me serais remise en question à chaque instant ? Est-ce que je n’aurais pas été tentée de décider pour lui ? Est-ce que je n’aurais pas qualifié de caprice le première demande qui me paraissait hors planning ? Est-ce que je ne lui aurais pas cloué le bec plutôt que me mettre à sa hauteur, l’écouter et comprendre depuis ses yeux ?

Parce que le bilan, est bien là au bout de 3 ans,. J’ai appris à regarder les enfants, à écouter leurs demandes sans jamais les juger, j’ai appris que leur point de vue est le plus important, j’ai appris que c’est à nous les adultes de nous adapter à leur monde, j’ai appris que éduquer veut en fait dire accompagner, j’ai appris qu’en leur apprenant tout de notre monde, j’apprenais tout. J’ai appris, qu’un enfant est avant tout un être humain au même titre qu’un adulte.



lundi 19 janvier 2009

A mon fils

Tu es né petit être de glace
Inconsolable et si sensible
Maman est là pour brisser cette carapace
Et t'aider a devenir plus paisible.

La chaleur de mes bras
Et la douceur de ma voix
Ne suffisent pas à t'appaiser
Petit être laisse maman te consoler.

Tes pleurs me placent face à mes démons
Et font surgir chez moi plein d'émotions
L'envie d'être une mère parfaite
Me fait perdre la tête.

Trouver réponse à tes besoins
Devient ma seule préoccupation

Maman, je ne suis pas né pour réparer ton enfance
Ne me laisse pas porter tes souffrances

Je suis un petit être en devenir
Avec mes envies et mes désirs
Guide moi pour m'aider à grandir
Et cesse de vouloir à tout prix me contenir.

Avec le temps et l'amour nous parviendrons
A trouver l'équilibre que nous cherchons
C est promis maman finira par trouver une solution
Pour que tu sois heureux et épanoui mon garçon.

samedi 27 décembre 2008

Quand le soleil n'a pas rendez-vous avec la lune

Tout le monde se demande ce que 2009 va lui réserver. Mais les mamans intenses certainement plus que les autres. On croit avoir tout vu, tout subi, mais on se dit aussi qu'on n'est peut-être pas au bout de nos surprises.

Pour ma part je vais enterrer 2008 sans grands regrets, mais il m'arrive d'avoir un petit brin de nostalgie du début 2007. A cette époque, mon mari et moi étions passés, pour ma famille asiatique, du statut de marginaux à celui de couple modèle : mariés l'année du chien (année de la fidélité), nous attendions un bébé qui naîtrait sous le signe lunaire du Cochon d'or, un petit miracle qui n'arrive que tous les 60 ans. De Chinatown à Hanoï, le monde nous enviait. Nous étions, aux côtés de quelques millions de personnes, des élus. Notre enfant serait chanceux comme pas deux, ses poches seraient remplies d'or et tout, absolument tout coulerait de source pour lui et pour nous : une vraie promesse de paix et d'harmonie suprême.

Mes collègues féminines, en revanche, ne voyaient pas les choses sous le même angle. Quand je disais que ma dpa était le 6 novembre, elles me regardaient d'un air navré. Certaines plus franches que d'autres lâchaient un "houllllllà", ou un "bon courage" ou carrément un "oh mon dieu ! un Scorpion !". L'une d'elle, particulièrement émue par mon cas, m'avait même élaboré un programme de choc regroupant toutes les méthodes pour accoucher 15 jours plus tôt et faire de mon fils un miraculé : un Balance. Visiblement, le soleil et la lune n'étaient pas raccord dans leurs prévisions.

Moi qui ne croyais en rien, je me moquais bien des dires des uns et des autres. Je savais très bien comment mon fils allait être : qu'il soit chanceux ou pas il serait doux, tendre, un brin timide, très contemplatif, un peu poète, artiste dans l'âme. Bref, un grand rêveur...

Notre bébé est né 10 jours plus tôt, Cochon d'or pour sûr, et bel et bien Scorpion. 14 mois plus tard, lorsque je le vois arracher les pages de ses livres avec hargne, se rouler par terre en hurlant parce que je lui ai dit "non", jeter ses peluches à l'autre bout de sa chambre et me griffer quand je le change, je suis envahie par un méchant doute. Et si la loi du Zodiaque était infaillible? Si le soleil était plus fort que la lune?

Et vous, mamans intenses, que sont vos petits anges? Des cochons d'or, des Scorpions d'eau ou de vraies têtes de mules de bois?

lundi 22 décembre 2008

Encore un mythe!

J'ai souvent entendu les parents raconter comment leur enfant "tombait" ou "'s'écroulait" de sommeil hyper tôt le soir lorsqu'il commençait à zapper la sieste.
Notre fils est dans cette phase ... euh ... comment dire ... j'attends toujours ... l'endormir le soir est toujours la même galère ...

jeudi 18 décembre 2008

Ah...la magie de Noël

Mon fils , ficéraptor EABI, 3 ans, mais oui, vous savez la suite, que du bonheur...(Je plaisante bien sûr!) , adore les trucmuches autour de Noël, mais il déteste autant la foule et les magasins bondés. Une seule solution: Vive les achats sur Internet. Il adore Papa Noël, mais il ne le veut que pour lui...Ce qui occasionne d'étranges crises...Vous savez hurlements, roulades par terre...Menaces des parents de quitter les lieux illico presto sans lui...Bref, Noël que du bonheur...Ah.. l'école à Noël avec toutes ses petites attentions , chocolats plein de lactose, pain d'épice au beurre...Bref mon fils leur a fait une belle démo de son intolérance , il a fallu deux maîtresses pour me le coller dans la voiture tant la crise était grande (non, ce coup-ci cause gros gros bidon, je ne pouvais m'en occuper seule...) et tirage de cheveux de maîtresse, coups de pied...Bref, un petit ange...Et l'incompréhension dans le regard des gens...Comme je l'ai lu récemment sur ce blog: "Mais qu'a-t-elle donc bien pu faire à cet enfant celle-là pour qu'il soit dans un état pareil...)
Ma réponse est tout, je crois que j'ai tout fait (dans le respect de l'intégrité de sa personne bien sûr) mais rien qui ne puisse justifier que l'on m'impute ses crises...

Joyeuses fêtes!!