dimanche 20 février 2011

Retournement de situation -je ne vais pas m'en plaindre

  • 19h00, je demande à mon intense de prendre son bain s'il a terminé son dîner
  • 19h10, mon intense est dans le bain
  • 19h42, je demande à mon intense de ranger ses jouets, l'heure de dormir est presque arrivée.
  • 19h50, mon intense a rangé ses jouets et se lave.
  • 19h53, mon intense me demande s'il peut regarder une vidéo. Je lui réponds qu'on va regarder l'heure et pendant ce temps il peut mettre son pyjama.
  • 19h54, mon intense est en pyjama!!!!!! (impensable il y a quelques semaines). Il me demande à quelle heure il doit se coucher (euh depuis quand il a la notion de contrainte????!!!!???). Honteusement et sur le bout des lèvres, je lui annonce 20h00 (je me prépare à une contestation qui n'arrive pas).
  • 19h59 il me dit, maman, il est encore 19h, et il en conclut qu'il peut regarder une vidéo.
  • 20h00, je lui montre que l'horloge est passée à 20h00, il a donc le choix entre regarder une vidéo de 10min ou faire un jeu dans son lit. (normalement j'ai le droit à un drame de fin du monde et là rien)
  • 20h10 mon intense a terminé sa vidéo et se dirige vers son lit!!!! (là j'ai très peur, je me dis, il va se passer un truc)
  • 20h15, je souhaite bonne nuit à mon intense
  • 20h25, mon mari souhaite à son tour bonne nuit à notre intense
  • 20h35, je n'entends plus rien, je n'ose pas bouger, de peur de réactiver mon intense.
  • 20h40, il est bien endormi, je pense à mes copines qui galèrent tant à coucher leur intense et qui même se disent à quoi bon le coucher, dans une heure il est réveillé.
  • 21:25, je ne sais toujours pas ce qui nous arrive, coucher un enfant si facilement après des années de galère me parait surréaliste. Très franchement, je ne vais pas m'en plaindre!

Il etait une fois...

.... une maman qui désirait plus que tout un enfant. pensant qu'il n'y avait de moment idéal pour être maman, que toujours quelquechose ferait dire plus tard, avec papa, maman se décida. Passèrent bien dès jours avant qu'un petit tétard ne se décide à venir se blottir en son sein. Puis les mois, entraînant avec eux les peurs, les doutes, les joies, les pleurs et tant d'émotions si fortes et inconnues, se succédèrent..... 7, 8, 9....l'éclosion de son oeuf.
Rapide, forte en douleur, en émotion et en cris. Les hurlements de ce petit inconnu, si forts, si intenses que maman pris peur. Ce petit, elle le donna à papa et pria pour partir le laisser là et partir.... Les doutes aussi forts que les cris du nouveau né vinrent la tourmentée.
La maternité dans la fatigue et les cris, le retour à la maison dans la peur et les hurlements. Des heures de cris, des jours des nuits. Petit tétard était devenu un petit Sioux. Blotti dans les bras de maman, serré fort contre elle il s'endormait, puis dès qu'elle le posait il se réveillait. dans les pleurs dans les cris dans les hurlements, intensément. Des jours, des nuits, des semaines, des mois et enfin bébé se redressa. Oh toujours aussi Sioux. Capable de paraitre calme et au moindre éloignement, au moindre bruit à nouveau les hurlements. Pourtant, la frustration lentement semblait s'en aller laissant place à l'exploration, intense exploration. maman l'accompagne lui montre lui explique maman est là n'arrête pas. la marche, les escaliers les échelles, les trous les bosses, les placards les sons, tout, maman le laisse découvrir, les dents serrées souvent toute aussi confiante que désemparée.
Ce petit être si intéressant, si doux oh elle en est fière mais elle lui en en veut. elle lui en veut de l'accaparer tant, de ne pas lui laisser de répit de ne pas la laisser vivre sa vie de femme. Elle s'en veut de lui en vouloir et plonge dans le désespoir...

Et petit Sioux grandit, devenant petite Pioche. explorateur intense, qui n'accepte pas que l'on n'aille pas en son sens. Pourtant il faut parfois poser les limites et les interdits. explications, accompagnement tout, mais rien n'y fait. Petite Pioche, crie, mord pousse hurle tape se débat dans les gestes dans les mots qu'il n'a pas... dans les maux. Maman ne sais plus maman ne veut plus maman... encore une fois désespère. Pas des on dit et des il faut, mais désespère de ne pas y arriver de peur de se faire dépasser....

Mais finalement maman est intensément fiere. Son petit comprend bien des choses, et vie sa vie intensément. De ses sourires son petit l'attendrie. Elle lui donnerait tout quand il vient à nouveau se blottir, oublie les durs moments mais recommence à lui en vouloir intensément. Lui en vouloir parce que ce petit dont elle est si fière ne connait pas la mesure. Il est intense à contre sens!

Aussi, aurai-je pu peut être commencé mon récit par il était une fois un intense petit garçon, qui fit se redécouvrir sa maman. Petit garçon qui dans ses hurlements intensément, fit changer de voie sa maman. Lui montra celle des "autrement". Autrement que quoi si ce n'est que des principes que la société veut inculquer.

Il était une fois l'histoire d'un intense petit garçon que sa maman, envers et contre tout aimait intensément.

mardi 8 février 2011

C’est le fouillis dans la tête de ma maman

« Non maman, je ne te teste pas, j’expérimente tes sentiments ! Comment veux-tu que je comprenne ce qu’on attend de moi si tout n’est pas clair dans ta tête ? Tes réponses sont différentes selon ton humeur, ta disponibilité et le contexte ; je me sens un peu perdu.»

Ma maman est convaincue des bienfaits de l’éducation respectueuse mais pour l’appliquer se dit-telle, il faut qu’elle soit solide et qu’elle se réconcilie avec la petite fille qui sommeille en elle. Elle est prête à m’écouter, à me laisser hurler et trépigner mais elle a souvent oublié de me dire qu’elle existait.

Ma maman, elle a toujours été attentive aux autres mais elle n’a jamais trouvé une personne lui apportant une compassion dénuée de tout jugement. Elle cherche toujours à tout comprendre ; dans sa tête elle a toujours un tas d’idées qui l’emmènent à mille lieux de ses préoccupations initiales. Cette ébullition permanente l’empêche parfois d’agir tellement elle est consciente du poids de chaque mot et de l’impact qu’ils peuvent avoir dans ma vie.

Ma maman, elle a envie de bien faire et elle a tellement peur d’échouer qu’elle se met la pression avec des scénarios catastrophes tellement elle a du mal à régler ses propres souffrances. Ma maman a toujours tout encaissé dans sa vie jusqu’à ce qu’elle interprète mes expérimentations et mes oppositions comme une façon de la pousser dans ses retranchements. Elle est dans le faux et commence à comprendre qu’elle a besoin de se faire confiance.

Alors, un jour elle a pris arbitrairement la décision de se reconnecter à elle-même… pour se recentrer sur elle et ses préoccupations de femme et de mère… elle s’est encore fait violence tellement elle était triste de se priver des échanges avec ses copines de forum. Ma maman se sent parfois incomprise mais elle peut désormais entendre qu’une maman peut composer avec un seuil de tolérance plus important.

Aujourd’hui ma maman a décidé d’être créative, de me laisser exister en composant au quotidien avec ses propres besoins. Alors appelons les limites comme on veut, ma maman ne fait pas les choses pour m’ennuyer ou pour son bien-être à elle mais pour m’apprendre le domaine de la relation. Elle essaye de décliner le OUI et le NON sous leurs nombreuses facettes et cette gymnastique de l’esprit n’est pas de tout repos. Ma maman est un être humain, elle a le droit de se tromper.

Ma maman a manqué de repères et elle a cherché à se calquer à des idéaux qu’elle n’a pas réussi à atteindre. Elle a désormais compris que chaque relation est unique aussi intense soit-elle ;-)