mercredi 28 décembre 2011

Le besoin de contact


De tous les traits décris par le Dr Sears dans sa définition du bébé au besoin intense, ce qui reste prédominant à 5 ans chez mon fils, c’est le besoin de contact.

Lorsque nous marchons dans la rue, mon fils me pousse, il marche chaque pas en diagonale vers moi. Pour ne pas terminer dans le caniveau, je passe de l’autre coté de lui. Jusqu’à ce que je manque de foncer dans le mur. Alors, je rechange de coté et ainsi de suite.
Lorsque je le questionne sur cette façon de marcher, il m’explique qu’il cherche à être contre moi. Il veut un calin contre ma joue.

Dans le train, il y a de la place, je suis assise en face de lui. Il me supplie de venir à ses coté, ça fait longtemps qu’i n’a pas été près de moi -vous vous souvenez on était dans la rue, il y a quelques lignes ! Il a besoin d’être contre moi.

Son cinéma préféré, c’est celui où l’accoudoir peut se relever entre 2 sièges, il peut se coller contre moi. Vous savez maintenant comment nous prenons l’avion ;-)

A tous moments, en toutes situations, mon enfant trouve à se coller à moi. A 5 ans, il verbalise. Il vient me voir, me supplie, « maman, j’ai besoin de contact ». Alors, je l’accompagne, me colle à lui, le temps qu’il se brosse les dents. Ces 2 minutes annoncées de solitude lui sont insurmontables.


Je réalise aujourd’hui à quel point cela lui est nécessaire. La sincérité est dans sa voix. C’est à ce moment, que je me rends compte à quel point ça a du lui être pénible, quand il était plus petit, que ce besoin était plus accru, qu’il ne savait pas mettre des mots dessus et que surtout moi, sa maman, je n’avais pas compris l’amplitude du besoin.

Quel manque, quelle solitude.


Ce besoin semble être vraiment profond. Tant qu’il ne l’a pas comblé, il va me poursuivre, cherchant à me coller. Il ne met pas toujours les mots, je ne comprends pas toujours qu’il cherche en fait à être en contact avec moi.

De mon coté, j’ai besoin d’espace pour me ressourcer. Je me sens vite étouffer, en danger si on s’approche trop de moi, si on me sollicite trop, si on rompt mon espace de sécurité. Ces phases où mon enfant cherche le contact peuvent être très pénibles. Tant que je n’ai pas compris qu’en fait c’est de contact qu’il a besoin, je me sens envahie et cherche à m’écarter de lui, un instant, le temps de respirer. Lui me sentant prendre mes distances se presse encore plus vers moi.

Je me souviens de cet épisode, il y a peu où je me sentais envahie, au delà de ce qui m’était supportable. Tout mon corps était mobilisé pour tenter de trouver un espace rien que pour moi, juste pour quelques secondes. Je sentais cet envahissement monter et monter en moi. Mon corps, mon cerveau tout entier était mobilisé. De son coté, mon enfant devait lui vivre quelque chose d’inversement similaire. Il me poursuivait littéralement. A un moment, n’en pouvant plus, je fais du zig zag dans l’appartement. Il me suit au centimètre ! Je suis comme essoufflée, mon cerveau est comme saturé.

Ah je sens que je vais exploser !!! Au secours !!!!!!

Et là, maintenant que j’ai l’expérience, je comprends. 
Je m’arrête. 
Je trouve cette ultime ressource pour prendre sur moi. Je prends le temps d’inspirer. Je prends mon enfant dans mes bras et la tension redescend. Une fois qu’il s’est ressourcé à mon contact, il prend ses distances et alors, je peux m’écarter un instant, et me ressourcer à mon tour.

Dans les avions, la consigne de sécurité est de mettre son masque à oxygène avant de pouvoir aider autrui. Là c’est un peu comme si c’était l’inverse. Tant qu’on n’a pas aidé l’enfant à retrouver son souffle, le notre reste coupé.

Une situation comme celle là quand il était plus petit était très dangereuse. 
On conseille aux parents au bord de l’explosion de s’écarter de l’enfant pour ne pas lui faire de mal. Sauf que, je n’ai jamais pu, dans ces situations l’écarter physiquement de quelques centimètres ne serait-ce quelques secondes. Il me poursuivait, sans répit, avec une détermination que je n’ai jamais rencontréé avant lui. La maitrise de moi a vécu quelques situations de challenge extrême!


lundi 19 septembre 2011

Pourquoi tu dors pas?

J'ai mis des années à poster cette vidéo, parce que évidemment, je ne suis pas d'accord avec certains mots. Tout de même "pourquoi tu dors pas b...." tous les parents d'intenses, l'ont dit à un moment!
Et puis "voilà plus d'une heure que j'te tiens dans mes bras" est tellement le quotidien!

mardi 13 septembre 2011

La phrase du jour



"Nous laissons rarement l'autre libre d'être qui il est"
Isabelle Filliozat - Les autres et moi - JC Lattès.

jeudi 5 mai 2011

Quand ont commencé les hurlements intenses?

Le témoignage de Djinn : 
Je viens de voir des photos d'une copine qui a accouché il y a une semaine et je me suis surprise à penser "profite du calme avant le début des coliques"...

A la maternité notre puce hurlait très fort quand on lui faisait des prises de sang, mais c'est tout et quand je regarde les photos des 2-3 premières semaines j'étais radieuse, pas l'air fatiguée du tout... après, ça c'est corsé!
Chez nous, les fameuses coliques ont sonné le début des hurlements impossible à calmer, et très vite aussi l'épuisement de la famille.

Comment ça s'est passé chez vous?

Danièle Starenkyj a une théorie qui dit que si les mères qui allaitent ne consommaient aucun Produit Laitier issu de la Vache, leurs bébés n'auraient pas de coliques. Ça me parait gros, et pourtant, qui sait comment aurait notre vie à ce moment-là si on avait déjà mis le doigt sur l'intolérance de notre fille?

A vos claviers!
 Le témoignage de Elenwe : 

Ici ça a commence le deuxième ou troisième jour...enfin nuit ! je me souviens, j'ai passe la nuit a donner le sein malgré les crevasses, et a bout de fatigue et de douleur je me suis couchée en chien de fusil avec bébé couché-assis appuyé sur mes cuisses-hanches... 
Ensuite ça ne s'est plus jamais arrete ! (et ils ont regretté de pas m'avoir laissé sortir, Zebulon a reveillé tout les bébés en hurlant quand je le promenais dans le couloir pour le calmer ! ) 
Le témoignage de Little_Cutie : 

Dès le 2e jour, elle hurlait pour tout (le bain, le change, la poser dans le lit) mais par contre dans les bras elle se calmait les premiers jours (je veux dire sans qu'elle ait besoin que je sois en mouvement). Au bout de 1-2 semaines , là il fallait du mouvement en plus. Impossible de s'asseoir sauf pour la tétée.
Le témoignage de Nanoue : 
 J'ai mis dès la naissance parce que dans mon souvenir (et malheureusement c'est de plus en plus flou) à part ses deux premières heures où il a tété, il a pleuré tout de suite. J'étais tellement fatiguée que je me souviens à peine de ses trois premières semaines avant notre déménagement


Quant aux produits laitiers, je sais ce qu'on en dit, et Etienne ne peut pas en ingérer, cependant j'apporte un bémol il est beaucoup diabolisé (je vous retrouverais les références demain).

Je ne saurais jamais si j'avais arrêté meme les plv de mon rééquilibrage (qui me permettait de tenir le coup) s'il aurait fait ses nuits plutot ou pas ???!!!!!


 Le témoignage de Gisèle : 
Pour nous tout comme toi Djinn, à la 3ème semaine, malgré 1h de pleurs incalmables à la naissance, les puer ont dit ne jamais avoir vu ça à mon homme qui était avec lui. sinon 2 semaines plutôt cool.Moi je sais que ce sont les PLV, si seulement j'avais su ça au bon moment.

Le témoignage d'Epuisella : 
 Alors chez nous en photo, ça donne ça :
Il avait 12 heures de vie c'était le premier matin, il a dormi 5h d'affilée!!!
Et puis j'ai mangé ça : 
Est-ce le hasard ou le fait de manger quelque chose auquel je suis allergique? La pomme de terre et le lait? J'ignorais que j'avais ces allergies à ce moment.
En tous les cas, la suite est là : 


Le 20 août soit 7 jours après la naissance, me voilà : 

C'est intéressant de faire cette exercice de mémoire.
Dans mon souvenir c'est effectivement ingérable à partir de 3 semaines. Jusqu'alors, c'était dur, mais pas totalement insurmontable.
Le témoignage de Mamko : 
Bon, je reviens dans quelques années. Je suis pas prête pour refouiller dans ces souvenirs là. Rien que d'y penser me fait monter les larmes aux yeux! Pffui, j'ai l'impression de reculer par moment.

Le témoignage de CT0303 : 

Moi j'ai mis plutôt vers la 2ème semaine.
J'ai allaité grougrou à la maternité du 1er au 4ème jour, et je n'ai pas tenu le coup, il pleurait toute la nuit, dès que je le reposais dans son lit endormi après la têtée il se réveillait en pleurant, je n'avais pas de montée de lait, il ne devait boire que du colostrum en petites quantités, je pensais qu'il pleurait de faim, une nuit il a même eu un complément ... et j'avais mal... A la maternité j'ai consommé des produits laitiers. Au 5ème jour on a commencé le LA et ça a bien été pendant 2 ou 3 jours. Dès le 11ème jour on était chez un pédiatre, je vous laisse deviner pourquoi (pleurs continus...). Ensuite on a trouvé le RGO et l'IPLV depuis résolus... 

Le témoignage de Nebirush : 

Chez nous, il n'y a jamais eu vraiment de gros pleurs intenses.
Je me souviens que la première journée, il buvait déjà aux heures. Ne connaissant encore rien dans l'allaitement,j'avais demandé si c'était possible qu'il boive toutes les heures. L'infirmière de me répondre:Bien, ce sont des tétées groupées! Ça dure quelques heures et c'est tout, tu verras, ça va passer!Six mois plus tard, les tétés groupées sont encore là

Je me souviens que dès le 2e jour, il n'arrivait pas à trouver le sommeil profond. Il devait êtreprofondément endormi afin de faire le test de l'audition.... Malgré plusieurs tentatives, il était toujours agité.
Je me souviens que dès la 2e nuit, on pratiquait le cododo. C'était beaucoup plus simple et... tellement mignon!
Vers la 3e semaine semaine, je me souviens que les jours entiers se passaient au sein, c'était maintenant impossiblede le déposer endormi, cododo maintenant obligé! Jusqu'alors, il dormait dans un berceau à côté de nous...mais je finissais toujours avec lui sur moi pour soulager ses maux de ventre. (qui ont cessés quand j'ai arrêté café et ail)
Il n'y a jamais eu de pleurs intenses, je dirais plutôt une incapacité à s'endormir profondément,des changements d'humeur soudains et une constante envie de téter. 

Le témoignage de winnies92 : 

Sans hésiter à 3 semaines. Jusque là piou piou était un bébé super cool .. qui tétait toutes les 2 heures qui dormait jusque 4-5 heures d'affilée.
En fin de 3ème semaine les galères des coliques ont commencé: Tétées toutes les 45min, pleurs du matin au soir, et épuisement des parents... 
Le témoignage de Jacaranda : 
Quand ils l'ont arraché de mon ventre, l'infirmier anesthésiste a fait 2 réflexions comme quoi il criait vraiment très fort. C'était le soir, la nuit qui a suivit il était contre moi et n'arretait pas de sursauter puis pleurer et j'arrivais à l'apaiser en lui parlant. J'ai pensé qu'il revivait les plus de 12 heures de contractions du déclenchement. La 2ème nuit, après 4 heures au sein, je n'en pouvais plus, j'ai sonné. En l'entendant hurler, la puer a dit "il crève de faim". Après, on s'est "organisé" (je suis restée une semaine), l'après midi, mon ami faisait les 100 pas dans les couloirs de la mater pour me permettre de dormir et d'assurer la nuit.
Chez nous, ben il ne pleurait pas tant que ça, il était au sein ou alors on marchait avec, fallait juste ne pas le poser ... 

samedi 30 avril 2011

Journée sans fessée

J'ai longuement hésité à écrire cet article parce que l'éducation des enfants, c'est comme la politique ou la religion, c'est vite polémique. Cela dit, ça fait partie de notre quotidien avec Petit Bonhomme, je ne crois pas qu'on soit les seuls à connaître des moments de galère, alors pourquoi pas un partage d'expérience?
Aujourd'hui, c'est la journée de la non-violence éducative, alors je me lance.


Devenir maman n'a pas du tout été une évidence, et j'ai eu du mal à m'attacher à ce bébé qui pleurait tant. Mais aujourd'hui, il a 2 ans et demi, et c'est sûr, j'aime mon petit garçon plus que tout au monde. Il m'a beaucoup fait cheminer, et ça continue.
L'autre jour, cela me paraît maintenant il y a une éternité, mon Loulou m'a tapée. J'ai ressenti quelque chose de très violent, et j'ai tapé en retour. J'ai eu un choc. Je dis à mon enfant "je t'aime", et je le tape. J'apprends à mon enfant, "on ne tape pas, c'est interdit", et je le tape. Je ne me suis pas sentie crédible.
Prendre la décision de ne pas taper, c'est facile. Le plus difficile, c'est de se tenir à cette décision... et trouver des alternatives pour accompagner au mieux notre petit garçon dans sa découverte de la Vie.
Alors je lis, je lis, je lis. J'assiste à des conférences, je participe à de ateliers, je discute, en vrai ou virtuellement, avec d'autres parents, d'enfants en bas-âges, ou d'autres plus expérimentés, et ma foi, je chemine. Ma plus belle rencontre restera celle de Catherine Dumonteil-Kremer, l'auteure de nombreux livres sur les enfants. C'est elle qui est à l'origine de cette journée avec la Maison_de l'enfant.
Je prends ce qui me parle, j'en discute avec Monsieur Papa et on adapte, on réinvente, on se prend des gamelles, on est plein de doutes et de certitudes, on se dispute, on fait de notre mieux. Comme tous les parents, je crois.
S'il y a un seul livre que je dois citer après ma boulimie de lecture, parce que je le trouve simple, concret, didactique, avec de chouettes illustrations, c'est "J'ai tout essayé" d'Isabelle Filliozat, ou "Opposition, pleurs et crises de rage: comment traverser sans dommage la période de 1 à 5 ans". Tout est dit!

Ca n'a rien d'un mode d'emploi, parce que chaque parent, chaque enfant est différent. Mais en partant du développement des bambins, avec des tranches d'âges données à titre indicatif, elle permet d'avoir des attentes réalistes, de lâcher-prise sur certaines choses, et d'être à l'écoute sur d'autres.
Voilà. On poursuit notre Petit Bonhomme de chemin. On verra bien où ça nous mène.
En tout cas, maintenant que Petit Garçon arrive à nommer ses ressentis (frustration, déception, colère, jalousie, etc.), parfois seul, parfois avec notre aide, il ne me tape plus. Alors que ma main a encore dérapé. Il apprend bien plus vite que moi...

vendredi 22 avril 2011

Le maternage et les babis, entre théorie et réalité

Merci à smjm d'avoir rédigé le post suivant : 

Je suis une très grande convaincue du maternage proximal, ou du parentage proximal, car mon mari est également hyper impliqué, parfois même encore plus que moi.
Seulement, entre les théories qu'on peut trouver sur le maternage et la première année de vie d'un babi, je trouve que la distance est longue..
Je m'explique:
La plupart des livres qui traitent du sujet, on tendance je trouve à simplifier un peu les choses. J'ai le même ressenti par exemple par rapport à la Leche Ligue (qui m'a pourtant sauvé mon allaitement :-) et j'ai beaucoup de plaisir à prendre par aux réunions, mais avec un babi, je trouve que se sent souvent hors course.

Dans les écrits, on nous dit qu'une naissance respectée, naturelle, une proximité, le portage, le cododo et l'allaitement à la demande satisfont aux besoins de l'enfant et lui apporte toute la sécurité nécessaire à son bien-être, sa confiance, son autonomie.

Et là paf! un babi... pour ce qui nous concerne né à la maison, cododo dans notre lit depuis ses premières heures, porté à gogo car pas de poussettes, proximité on peut difficilement faire plus, il est avec nous 24h/24h, avec mon mari, on travaille ensemble, et on le prend avec, allaitement à la demande, sans aucune restriction de temps, de durée, de lieux (j'ai allaité à peu près partout), réponse immédiate à ses pleurs, pas de vaccination... bref, selon la littérature de maternage, je vois pas trop ce qui manque... et le tout avec la plus grande conviction et sans prise de tête, car c'est naturel de faire ainsi et on ne se voit pas agir autrement...
Et le résultat: 5 mois de hurlements quasi en continu, à 9 mois, 2heures de sommeil sans réveils durant les bonnes nuits, les mauvaises sont entrecoupées chaque 20 min, le mythe du bébé qu'on met dans l'écharpe et qui s'endort a été démonté quasi tous les jours, où il faut compter 40 min de marche rapide pour 10 min de sieste, un combat sans nom pour l'endormissement où je ressors de la chambre les cheveux en bataille, les seins en compote et le décolleté griffé, bref, pas facile facile....
Donc, oui au maternage proximal, mais venez pas nous dire que ça rend tous les bébés adorables, calme, sereins et confiants! Certes, sans cela, notre quotidien serait peut-être encore pire et on serait en consultation psy ou chez un exorciste pour tenter de comprendre cet enfant, mais j'ai parfois juste plus envie d'entendre ces raccourcis qui ne correspondent pas toujours à la réalité.
Je suis convaincue que d'ici quelques années, on en ressentira les effets (d'ailleurs en 9 mois, on note déjà pas mal de changements), mais pour ces premiers mois de hurlements, de colères, de ne plus savoir comment le satisfaire, je ne peux plus entendre "un coup de néné et hop, le tour est joué" "un bon dodo avec papa et maman et zoup, l'affaire est dans le sac..:"
La confiance d'un babi, ça se gagne lentement, beaucoup plus lentement que ce qu'on veut nous faire croire parfois...

smjm

jeudi 17 mars 2011

Les petites phrases extraites du fofo!

Quand je lis vos histoires, quand je pense à la mienne, je vois un point commun : chaque fois, il a manqué un adulte pour drainer la souffrance de l'enfant puis de l'ado. En étant des parents "conscients", nous offrons à nos enfants la présence de cet adulte qui nous a tellement manqué.
Merci Chip!

dimanche 20 février 2011

Retournement de situation -je ne vais pas m'en plaindre

  • 19h00, je demande à mon intense de prendre son bain s'il a terminé son dîner
  • 19h10, mon intense est dans le bain
  • 19h42, je demande à mon intense de ranger ses jouets, l'heure de dormir est presque arrivée.
  • 19h50, mon intense a rangé ses jouets et se lave.
  • 19h53, mon intense me demande s'il peut regarder une vidéo. Je lui réponds qu'on va regarder l'heure et pendant ce temps il peut mettre son pyjama.
  • 19h54, mon intense est en pyjama!!!!!! (impensable il y a quelques semaines). Il me demande à quelle heure il doit se coucher (euh depuis quand il a la notion de contrainte????!!!!???). Honteusement et sur le bout des lèvres, je lui annonce 20h00 (je me prépare à une contestation qui n'arrive pas).
  • 19h59 il me dit, maman, il est encore 19h, et il en conclut qu'il peut regarder une vidéo.
  • 20h00, je lui montre que l'horloge est passée à 20h00, il a donc le choix entre regarder une vidéo de 10min ou faire un jeu dans son lit. (normalement j'ai le droit à un drame de fin du monde et là rien)
  • 20h10 mon intense a terminé sa vidéo et se dirige vers son lit!!!! (là j'ai très peur, je me dis, il va se passer un truc)
  • 20h15, je souhaite bonne nuit à mon intense
  • 20h25, mon mari souhaite à son tour bonne nuit à notre intense
  • 20h35, je n'entends plus rien, je n'ose pas bouger, de peur de réactiver mon intense.
  • 20h40, il est bien endormi, je pense à mes copines qui galèrent tant à coucher leur intense et qui même se disent à quoi bon le coucher, dans une heure il est réveillé.
  • 21:25, je ne sais toujours pas ce qui nous arrive, coucher un enfant si facilement après des années de galère me parait surréaliste. Très franchement, je ne vais pas m'en plaindre!

Il etait une fois...

.... une maman qui désirait plus que tout un enfant. pensant qu'il n'y avait de moment idéal pour être maman, que toujours quelquechose ferait dire plus tard, avec papa, maman se décida. Passèrent bien dès jours avant qu'un petit tétard ne se décide à venir se blottir en son sein. Puis les mois, entraînant avec eux les peurs, les doutes, les joies, les pleurs et tant d'émotions si fortes et inconnues, se succédèrent..... 7, 8, 9....l'éclosion de son oeuf.
Rapide, forte en douleur, en émotion et en cris. Les hurlements de ce petit inconnu, si forts, si intenses que maman pris peur. Ce petit, elle le donna à papa et pria pour partir le laisser là et partir.... Les doutes aussi forts que les cris du nouveau né vinrent la tourmentée.
La maternité dans la fatigue et les cris, le retour à la maison dans la peur et les hurlements. Des heures de cris, des jours des nuits. Petit tétard était devenu un petit Sioux. Blotti dans les bras de maman, serré fort contre elle il s'endormait, puis dès qu'elle le posait il se réveillait. dans les pleurs dans les cris dans les hurlements, intensément. Des jours, des nuits, des semaines, des mois et enfin bébé se redressa. Oh toujours aussi Sioux. Capable de paraitre calme et au moindre éloignement, au moindre bruit à nouveau les hurlements. Pourtant, la frustration lentement semblait s'en aller laissant place à l'exploration, intense exploration. maman l'accompagne lui montre lui explique maman est là n'arrête pas. la marche, les escaliers les échelles, les trous les bosses, les placards les sons, tout, maman le laisse découvrir, les dents serrées souvent toute aussi confiante que désemparée.
Ce petit être si intéressant, si doux oh elle en est fière mais elle lui en en veut. elle lui en veut de l'accaparer tant, de ne pas lui laisser de répit de ne pas la laisser vivre sa vie de femme. Elle s'en veut de lui en vouloir et plonge dans le désespoir...

Et petit Sioux grandit, devenant petite Pioche. explorateur intense, qui n'accepte pas que l'on n'aille pas en son sens. Pourtant il faut parfois poser les limites et les interdits. explications, accompagnement tout, mais rien n'y fait. Petite Pioche, crie, mord pousse hurle tape se débat dans les gestes dans les mots qu'il n'a pas... dans les maux. Maman ne sais plus maman ne veut plus maman... encore une fois désespère. Pas des on dit et des il faut, mais désespère de ne pas y arriver de peur de se faire dépasser....

Mais finalement maman est intensément fiere. Son petit comprend bien des choses, et vie sa vie intensément. De ses sourires son petit l'attendrie. Elle lui donnerait tout quand il vient à nouveau se blottir, oublie les durs moments mais recommence à lui en vouloir intensément. Lui en vouloir parce que ce petit dont elle est si fière ne connait pas la mesure. Il est intense à contre sens!

Aussi, aurai-je pu peut être commencé mon récit par il était une fois un intense petit garçon, qui fit se redécouvrir sa maman. Petit garçon qui dans ses hurlements intensément, fit changer de voie sa maman. Lui montra celle des "autrement". Autrement que quoi si ce n'est que des principes que la société veut inculquer.

Il était une fois l'histoire d'un intense petit garçon que sa maman, envers et contre tout aimait intensément.

mardi 8 février 2011

C’est le fouillis dans la tête de ma maman

« Non maman, je ne te teste pas, j’expérimente tes sentiments ! Comment veux-tu que je comprenne ce qu’on attend de moi si tout n’est pas clair dans ta tête ? Tes réponses sont différentes selon ton humeur, ta disponibilité et le contexte ; je me sens un peu perdu.»

Ma maman est convaincue des bienfaits de l’éducation respectueuse mais pour l’appliquer se dit-telle, il faut qu’elle soit solide et qu’elle se réconcilie avec la petite fille qui sommeille en elle. Elle est prête à m’écouter, à me laisser hurler et trépigner mais elle a souvent oublié de me dire qu’elle existait.

Ma maman, elle a toujours été attentive aux autres mais elle n’a jamais trouvé une personne lui apportant une compassion dénuée de tout jugement. Elle cherche toujours à tout comprendre ; dans sa tête elle a toujours un tas d’idées qui l’emmènent à mille lieux de ses préoccupations initiales. Cette ébullition permanente l’empêche parfois d’agir tellement elle est consciente du poids de chaque mot et de l’impact qu’ils peuvent avoir dans ma vie.

Ma maman, elle a envie de bien faire et elle a tellement peur d’échouer qu’elle se met la pression avec des scénarios catastrophes tellement elle a du mal à régler ses propres souffrances. Ma maman a toujours tout encaissé dans sa vie jusqu’à ce qu’elle interprète mes expérimentations et mes oppositions comme une façon de la pousser dans ses retranchements. Elle est dans le faux et commence à comprendre qu’elle a besoin de se faire confiance.

Alors, un jour elle a pris arbitrairement la décision de se reconnecter à elle-même… pour se recentrer sur elle et ses préoccupations de femme et de mère… elle s’est encore fait violence tellement elle était triste de se priver des échanges avec ses copines de forum. Ma maman se sent parfois incomprise mais elle peut désormais entendre qu’une maman peut composer avec un seuil de tolérance plus important.

Aujourd’hui ma maman a décidé d’être créative, de me laisser exister en composant au quotidien avec ses propres besoins. Alors appelons les limites comme on veut, ma maman ne fait pas les choses pour m’ennuyer ou pour son bien-être à elle mais pour m’apprendre le domaine de la relation. Elle essaye de décliner le OUI et le NON sous leurs nombreuses facettes et cette gymnastique de l’esprit n’est pas de tout repos. Ma maman est un être humain, elle a le droit de se tromper.

Ma maman a manqué de repères et elle a cherché à se calquer à des idéaux qu’elle n’a pas réussi à atteindre. Elle a désormais compris que chaque relation est unique aussi intense soit-elle ;-)