samedi 30 avril 2011

Journée sans fessée

J'ai longuement hésité à écrire cet article parce que l'éducation des enfants, c'est comme la politique ou la religion, c'est vite polémique. Cela dit, ça fait partie de notre quotidien avec Petit Bonhomme, je ne crois pas qu'on soit les seuls à connaître des moments de galère, alors pourquoi pas un partage d'expérience?
Aujourd'hui, c'est la journée de la non-violence éducative, alors je me lance.


Devenir maman n'a pas du tout été une évidence, et j'ai eu du mal à m'attacher à ce bébé qui pleurait tant. Mais aujourd'hui, il a 2 ans et demi, et c'est sûr, j'aime mon petit garçon plus que tout au monde. Il m'a beaucoup fait cheminer, et ça continue.
L'autre jour, cela me paraît maintenant il y a une éternité, mon Loulou m'a tapée. J'ai ressenti quelque chose de très violent, et j'ai tapé en retour. J'ai eu un choc. Je dis à mon enfant "je t'aime", et je le tape. J'apprends à mon enfant, "on ne tape pas, c'est interdit", et je le tape. Je ne me suis pas sentie crédible.
Prendre la décision de ne pas taper, c'est facile. Le plus difficile, c'est de se tenir à cette décision... et trouver des alternatives pour accompagner au mieux notre petit garçon dans sa découverte de la Vie.
Alors je lis, je lis, je lis. J'assiste à des conférences, je participe à de ateliers, je discute, en vrai ou virtuellement, avec d'autres parents, d'enfants en bas-âges, ou d'autres plus expérimentés, et ma foi, je chemine. Ma plus belle rencontre restera celle de Catherine Dumonteil-Kremer, l'auteure de nombreux livres sur les enfants. C'est elle qui est à l'origine de cette journée avec la Maison_de l'enfant.
Je prends ce qui me parle, j'en discute avec Monsieur Papa et on adapte, on réinvente, on se prend des gamelles, on est plein de doutes et de certitudes, on se dispute, on fait de notre mieux. Comme tous les parents, je crois.
S'il y a un seul livre que je dois citer après ma boulimie de lecture, parce que je le trouve simple, concret, didactique, avec de chouettes illustrations, c'est "J'ai tout essayé" d'Isabelle Filliozat, ou "Opposition, pleurs et crises de rage: comment traverser sans dommage la période de 1 à 5 ans". Tout est dit!

Ca n'a rien d'un mode d'emploi, parce que chaque parent, chaque enfant est différent. Mais en partant du développement des bambins, avec des tranches d'âges données à titre indicatif, elle permet d'avoir des attentes réalistes, de lâcher-prise sur certaines choses, et d'être à l'écoute sur d'autres.
Voilà. On poursuit notre Petit Bonhomme de chemin. On verra bien où ça nous mène.
En tout cas, maintenant que Petit Garçon arrive à nommer ses ressentis (frustration, déception, colère, jalousie, etc.), parfois seul, parfois avec notre aide, il ne me tape plus. Alors que ma main a encore dérapé. Il apprend bien plus vite que moi...

vendredi 22 avril 2011

Le maternage et les babis, entre théorie et réalité

Merci à smjm d'avoir rédigé le post suivant : 

Je suis une très grande convaincue du maternage proximal, ou du parentage proximal, car mon mari est également hyper impliqué, parfois même encore plus que moi.
Seulement, entre les théories qu'on peut trouver sur le maternage et la première année de vie d'un babi, je trouve que la distance est longue..
Je m'explique:
La plupart des livres qui traitent du sujet, on tendance je trouve à simplifier un peu les choses. J'ai le même ressenti par exemple par rapport à la Leche Ligue (qui m'a pourtant sauvé mon allaitement :-) et j'ai beaucoup de plaisir à prendre par aux réunions, mais avec un babi, je trouve que se sent souvent hors course.

Dans les écrits, on nous dit qu'une naissance respectée, naturelle, une proximité, le portage, le cododo et l'allaitement à la demande satisfont aux besoins de l'enfant et lui apporte toute la sécurité nécessaire à son bien-être, sa confiance, son autonomie.

Et là paf! un babi... pour ce qui nous concerne né à la maison, cododo dans notre lit depuis ses premières heures, porté à gogo car pas de poussettes, proximité on peut difficilement faire plus, il est avec nous 24h/24h, avec mon mari, on travaille ensemble, et on le prend avec, allaitement à la demande, sans aucune restriction de temps, de durée, de lieux (j'ai allaité à peu près partout), réponse immédiate à ses pleurs, pas de vaccination... bref, selon la littérature de maternage, je vois pas trop ce qui manque... et le tout avec la plus grande conviction et sans prise de tête, car c'est naturel de faire ainsi et on ne se voit pas agir autrement...
Et le résultat: 5 mois de hurlements quasi en continu, à 9 mois, 2heures de sommeil sans réveils durant les bonnes nuits, les mauvaises sont entrecoupées chaque 20 min, le mythe du bébé qu'on met dans l'écharpe et qui s'endort a été démonté quasi tous les jours, où il faut compter 40 min de marche rapide pour 10 min de sieste, un combat sans nom pour l'endormissement où je ressors de la chambre les cheveux en bataille, les seins en compote et le décolleté griffé, bref, pas facile facile....
Donc, oui au maternage proximal, mais venez pas nous dire que ça rend tous les bébés adorables, calme, sereins et confiants! Certes, sans cela, notre quotidien serait peut-être encore pire et on serait en consultation psy ou chez un exorciste pour tenter de comprendre cet enfant, mais j'ai parfois juste plus envie d'entendre ces raccourcis qui ne correspondent pas toujours à la réalité.
Je suis convaincue que d'ici quelques années, on en ressentira les effets (d'ailleurs en 9 mois, on note déjà pas mal de changements), mais pour ces premiers mois de hurlements, de colères, de ne plus savoir comment le satisfaire, je ne peux plus entendre "un coup de néné et hop, le tour est joué" "un bon dodo avec papa et maman et zoup, l'affaire est dans le sac..:"
La confiance d'un babi, ça se gagne lentement, beaucoup plus lentement que ce qu'on veut nous faire croire parfois...

smjm