mercredi 16 juin 2010

Mon combat pour mon allaitement (ou comment un geste naturel devient si laborieux...)

Bonjour à toutes...
Maman d'un BABI (ou pas, on sait plus trop) qui a 7 mois, je voulais apporter mon témoignage pour aider les mamans qui seront dans mon cas...

D'aussi loin que je m'en rappelle je voulais allaiter. parce que c'était naturel et voila tout. Donc quand je suis tombée enceinte cette évidence n'a pas été discutée, j'allaiterais. Point.

Comme je suis curieuse j'ai cherché comment se déroulait la grossesse et de fil en aiguille je suis tombée sur un forum sur l'allaitement où j'ai découvert que l'allaitement, même s'il était naturel, était loin d'être "facile" et "évident" pour certaines d'entre nous... J'ai donc passé plusieurs mois à écumer les sites, à fouiller partout et quand je suis partie à la mater, j'étais aux taquets, je savais que je ne devais faire quasi aucune confiance à la mater, j'avais mon livre de la LLL, mes num de téléphone de conseillères en lactation... bref j'étais parée, mon allaitement il allait bien démarrer.

Sauf que. J'avais beau avoir eu un entrainement intensif, digne de Rocky, bah j'ai quand même failli me faire avoir. parce que j'avais pas imaginé tomber sur un bébé qui refusait tout net le sein. Né à 20h52, refus de la tétée à l'accouchement, bon, ca je savais que ca pouvait arriver (ca m'a juste chagriné, moi qui me faisait tout un film de la tétée d'accueil, j'ai été sur ma faim). A 3h du mat j'essaye, réessaye... Monsieur se cabre, hurle et refuse le sein... J'avais eu des cours sur les positions, j'essaye mais bon, un nouveau né, une nouvelle maman, ca forme un duo assez maladroit donc je me résouds à aller voir les infirmière en nurserie qui me sortent les grands moyens

'oh mais faut lui donner un biberon" - euh vous avez pas compris, je VEUX allaiter, je veux pas foirer mon allaitement
'rooo bah juste qq gouttes sur les lèvres ca va l'attirer et il va se mettre à téter" - je ne VEUX pas de LA (zen, je suis zen)
'regardez faut faire comme ca" (placage de la tete de l'héritier sur mon sein)

Une infirmière un poil plus patiente tente laborieusement de mettre mon fils au sein, et à la position 'ballon de rugby' mon coquin de fils (déjà un peu faignant) daigne téter un chouilla... par contre le sein gauche, il en veut pas, basta
Lendemain matin, peau à peau, tétouillage sans grande conviction sur le sein droit, rien au sein gauche... la journée passe, on tente le gauche, qu'il accepte sans grand enthousiasme... mon allaitement si revé ne correspond pas vraiment à mon rêve...
La 2e nuit, appelée "nuit de la java", a lieu le drame. Mon fils refuse le sein. Il hurle, je le mets au sein, il refuse, je suis désemparée. C'est pas sensé se dérouler ainsi!!! Dans mes rêves j'ai un bébé adorable qui tète gaiement... au lieu de ca je suis seule dans ma chambre à 3h du matin avec un hurleur hors compétition. Et puis c'est la nuit, il va réveiller toute la maternité... Seul mon bébé pleure, qu'est ce que je fais de mal... je pleure, j'appelle encore une fois les infirmières, qui viennent...
Je me demande ce qu'elles pensent de moi "rooo encore elle, elle est chiante la maman de la 4... toujours à nous appeler, elle est neuneu, les autres y arrivent... elle ferait mieux de donner un biberon, on pourrait être tranquilles"... elles viennent, et me disent, le ton sec "votre fils là, il a faim, il a rien dans le ventre, c'est des pleurs de faim ca...". Moi je ne demande pas mieux, de le nourrir, c'est lui qui veut pas.
Et arrive le discours culpabilisateur. J'ai pas la montée de lait qui s'est faite et mon fils, qui est un gros gabarit, a de gros besoins (???). il faut qu'il mange, ne serait-ce que pour prendre des forces pour téter.
Moi je suis perdue mais je sais que je ne dois pas donner de compléments. A la LLL ils l'ont bien dit. Mais je suis crevée, mon fils hurle à plein poumons, je sais pas quoi faire... une infirmière me sort l'argument fatal "vous savez, je sais de quoi je parle hein, mon fils a tété 11 mois, je connais le sujet". Vrai ou pas, je craque, et je lui donne, en pleurant, 60 ml de LA. A la seringue, et il s'endort comme un bienheureux. et moi je pleure de regrets, j'ai donné du LA...

Le séjour à la mater s'est déroulé ainsi, montée de lait à J3 mais incapable de mettre mon fils seule au sein, j'angoisse un peu pour le retour à la maison (moi qui voulait une sortie précoce, condamnée à rester à la mater JUSTE pour l'allaitement). Bien sur on me prend pour une neuneu (moi qui pensait avoir montré que j'en étais pas une pour mon accouchement), on me fait peur avec la prise de poids, il faut des compléments, blablabla... enfin vous connaissez la musique.

Quelques AP bien intentionnées me plaquent la tete de mon fils sur mon sein, bienvenue sur la planète Terre mon chaton, tu verras soris de la mater ca ira mieux... les crevasses ne tardent pas, je me fais engueuler car il ne prend pas beaucoup de poids...
Enfin j'obtiens l'autorisation de sortie, il a repris du poids, je me dis que ca va pas être triste à la maison, sans sonnette et sans personne pour m'aider...

Contre toute attente ca se passe bien, je fais controler son poids, il a bien repris... c'est parti mon kiki rien ne nous arretera vers le sevrage naturel (oui je me fixe des objectifs modestes)

Douche froide à la visite des 1 mois... j'arrive comme une fleur, je sors en pleurs : mon fils a son poids inférieur à celui de la naissance... je redemande de le peser, oui oui, inférieur... ce que je n'avais pas fait gaffe c'est que c'était pas la même balance...on me parle hospitalisation pour gavage, je refuse en bloc, je me fais accessoirement traiter d'inconsciente etc...
Je prends en urgence RV avec un spécialiste de l'allaitement, qui me prend dans la semaine... Verdict : mon petit coeur ne sait pas téter... il tétouille et c'est un grand faignant, il ne prend que le minimum pour survivre, pas assez pour grandir et grossir...
Le pédiatre m'explique que le chemin sera long, compliqué et semé d'embûches, mais je me suis battue pour le déclenchement post terme, alors j'ai encore assez de courage pour me battre pour mon notre allaitement
Il m'apprend la compression du sein, les positions, 15 tétées par jour (voir plus) et surtout, il est la bouée de sauvetage sur laquelle je peux m'appuyer si j'ai besoin. Il est là, loin de chez moi, mais jamais il ne me jugera, je le sais... je lui voue une admiration sans borgne, et avec son aide on part sur la route du sevrage naturel, avec quelques détours.

Visite de controle 15j après, victoire il a pris du poids. oh, pas beaucoup, quelques grammes, à peine deux cents. mais il en a pris. Mais j'ai mal. horriblement mal. je n'en peux plus. je serre les dents et je vomis de douleur à chaque tétée. je suis pas douillette, j'ai été déclenchée, 36h de contractions par les reins sans péri, je suis dure au mal mais là, je peux plus. j'ai trop trop mal, c'est pas normal...
nouvelle consultation en urgence, et prescription de bouts de sein pour diminuer un peu cette douleur... et là, un diagnostic : vasospasme. aucun traitement n'y répondra (j'ai toujours mal 7 mois après...)

En dehors des douleurs, les nouvelles sont encourageantes. Mon fils prend du poids. certes il est tjs en bas de la courbe, mais bon, ca va en progression, et surtout il est tellement vif, éveillé, souriant, tonique, que le médecin, il n'est franchement pas inquiet.

Arrivés à 5 mois, deuxième douche froide (mais celle ci, je l'avais prévue) : il a perdu du poids, beaucoup, et en a repris, un peu. mais il y a 200g en moins de différence avec le RV du 4e mois... on ne sait pas pourquoi. Mon fils est un mystère à lui tout seul...
Mon souhait de diversification tardive sera un peu oublié dans tout ca, et je lui donne son premier petit pot à contre coeur, mais que ne ferais-je pour qu'il grossisse un peu... mais ce sentiment de ne plus être la seule qui le fait vivre c'est terrible...

RV des 6 mois, il fait péter la balance : + 1,3 kg dans le mois... moi et le médecin, on est un peu sur le c*l. je savais qu'il avait grossi mais à ce point là!!! faut dire que suite au RV du 5e mois j'ai fait une éviction des PLV, viré les bouts de sein (et donc la diversification...). nous sommes euphoriques... Mon coeur grossit, et remonte lentement sur les courbes... je suis folle de joie... j'ai toujours mal aux seins en revanche mais on s'habitue et soyons honnêtes la douleur s'est quand même atténue... le diagnostic de vasospasme semble erroné, mais du coup on ne sait pas pourquoi j'ai si mal et pendant si longtemps.

aujourd'hui mon fils a feté ses 7 mois... Allaité et pour TRES longtemps encore. Il est la joie de vivre incarné. Et moi, je suis si heureuse de continuer à l'allaiter malgré tout ce que nous avons traversé... et qui sait si nous allons encore connaitre d'autres déboires??? j'espère pas, j'ai assez donné...


Le papa m'a été d'une aide précieuse. bien sur il a douté, je ne peux pas lui en tenir rigueur, j'ai moi même douté... on a beau savoir que le lait est forcément nourrissant, quand la chair de sa chair perd du poids alors qu'il est au sein toute la journée, on ne peut que douter... mais il m'a toujours soutenue, et quand je l'entends dire "on allaite" je suis si fière de lui et qu'il soit à mes côtés... car si je donne le sein, oui, ON allaite main dans la main. j'aime son regard attendri quand nous sommes tous les trois sur le canapé, notre fils au sein. j'aime nos dimanches matins en cododo, ses mains qui jouent avec les notres, c'est tellement beau tout ca...

Le pédiatre aussi. j'ai eu l'immense chance d'avoir un spécialiste renommé près de chez moi (enfin à 40 min quoi)... sans lui, oui, c'était mort, j'aurai pas eu la force de tenir tete tant de temps au corps médical... Merci à lui...

Merci à mes parents qui m'ont soutenue, parfois incité à arrêter quand ils m'entendaient pleurer au téléphone d'épuisement après encore une fois avoir appris que mon fils perdait du poids, mais ils voulaient le meilleur pour nous... Ma mère, une fois qu'elle a compris que jamais je ne donnerais de LA et que ma décision était irrévocable m'a toujours écoutée pleurer et me plaindre

et enfin carton rouge à ma belle famille, vous savez, celle élevée au bib et au bon lait en poudre... qui fait des bébés potelés, souriants, qui font leur nuit à 1 mois et qui dorment bien sagement dans LEUR chambre dans LEUR lit. Bah oui, le mien, de fils, il hurlait du matin au soir et du soir au matin, cramponné à moi, dans un truc d'arabe une écharpe, et puis en plus il dormait avec nous... et on avait pas de poussette... ca en fera un enfant capricieux... et laisse le pleurer ca lui fait les poumons, il faut qu'il apprenne qu'il commande pas
carton rouge pour m'avoir harcelée sur le poids de mon fils, l'avoir pesé pour bien m'humilier, pour m'avoir dit tout ce qu'on dit dans ces cas là (lait pas nourrissant, pas assez de lait etc). carton rouge pour continuer de me demander quand j'arreterais alors que je leur ai dit que seul Meven connaissait la réponse.
Carton rouge pour pas respecter nos idéaux, nos valeurs, notre façon de l'éduquer (c'est pas comme ca qu'on élève un enfant).
carton rouge pour avoir sans arrêt peur de ce qu'ils vont encore me sortir et de devoir sans arret me justifier : non on a pas de poussette, non il a pas de biberon, non on ne le laisse pas pleurer, oui il a des couches lavables oui il est porté, autant qu'il a besoin (et hélas il ne réclame plus d'être porté et moi ca me manque)

bref ce témoignage est certainement très long mais j'avais besoin de vider mon sac et de montrer aux mamans qu'on pouvait y arriver même si le chemin est pas tout droit, il est un peu sinueux, mais il vaut quand même le coup d'être emprunté...
j'aurai aimé lire un message comme ca quand je doutais tant, alors je le laisse ici dans l'espoir qu'une maman un peu deséspérée le lise et que ca lui permette de remettre le pied à l'étrier

merci de m'avoir lue

lundi 31 mai 2010

l'intense sommeil

Le manque de sommeil est pour la plupart des parents de babis un véritable enfer. Sans sommeil, on n'est plus tout à fait nous-mêmes, on ne raisonne pas, on a peu de patience, on s'énerve, on fait les choses machinalement par obligation…

Quand arrive le moment d'un coucher, au début on se dit cette fois c'est la bonne, il va dormir et je vais me reposer un peu. Petit à petit, voyant que son enfant ne trouve pas le sommeil, ou alors qu'on a passé une heure ou deux à l'endormir et qu'au bout de 20 minutes, parfois moins, il est réveillé, on n'a pas eu le temps de faire grand chose. Au fur et à mesure, l'angoisse monte à l'idée même de penser qu'il va falloir que le bébé dorme.

On piste les signes, le frottement des yeux, les bâillements, parfois en vain, l'énervement pour ne pas aller dormir…. Et pourtant ce petit être qu'on a mis au monde ne s'endort toujours pas mieux.

Avec la tombée de la nuit arrivent les angoisses encore plus fortes, combien de fois va-t-il se réveiller ? A quelle heure ? Vais-je pouvoir me reposer un peu ? Lorsqu'enfin le bébé s'est endormi après une danse du sioux, ou une promenade en poussette, ou de longs, très longs bercements, on se pose un peu. On se couche, petit à petit, malgré la fatigue, le sommeil ne vient pas, la peur de se faire réveiller juste endormi, ou juste en sommeil profond.

Pourtant ce petit être, si petit, n'a que les pleurs pour nous dire ce qui ne va pas. Il ne peut pas se lever et aller boire ou prendre un médicament qui le soulagerait, il ne peut pas lui-même rehausser son lit pour avoir une position anti reflux. Nous parents nous avons du mal à déterminer ce qui se passe, on essaie, il pleure encore, on cherche. Cependant on est tellement fatigué qu'on n'arrive pas à réfléchir.

On va voir des médecins, ils nous disent que nous ne devons pas nous laisser faire, nous devons le laisser pleurer sinon il finira par nous manipuler, nous devons arrêter d'angoisser, l'enfant le ressent, nous devons faire ci, faire ça. Dans ma tête je leur criais "ET MON BEBE ALORS" il n'a que nous pour être soulagé et compris.

A bout de fatigue, une nuit j'ai écouté le conseil d'une personne de mon proche entourage qui me disait "laisse le pleurer", je n'ai pas tenue deux minutes, deux minutes les plus longues et les plus horribles de ma vie, et quand je suis allée le voir, il y avait tellement de douleur dans ses yeux. Plus jamais je ne voulais laisser mon enfant souffrir seul.

Dans un petit pavillon, avec des cloisons fines, (ou dans un appartement) si un bébé pleure c'est toute la famille qui ne dort pas ou très mal. Il faut trouver des solutions, il faut protéger le sommeil. On en est venu à repenser notre vie et nos façons de faire. Nous nous sommes relayés au près de lui, on le couchait sur nous, nous même demi assis. On avait remarqué que c'est dans cette position qu'il dormait le mieux. On a installé son lit en side bed près du notre, de cette façon nous n'avions plus besoin de nous lever, ça nous fatiguait un peu moins. Il était rassuré, et ça nous évitait des malaises la nuit en se levant trop vite.

Pour toutes les solutions que nous avons trouvées, merci les recherches sur internet, les livres et surtout le soutien du forum des bébés aux besoins intenses. Et il y a eu cette rencontre, une conférence d'Isabelle Filliozat qui nous a permis d'ouvrir les yeux sur les parents que nous voulions être.

Aujourd'hui nous le savons, notre fils pleurait parce qu'il avait un reflux gastro osoephagien ou RGO. La position allongée, lui provoquait encore plus de reflux, donc plus de douleurs, donc de multiples réveils pour appeler maman et papa. Son reflux est interne donc les seuls "symptômes" que nous avions, étaient ses pleurs (surtout en position allongée), le fait qu'il dormait mieux dans l'écharpe, la poussette, le siège auto ou sur nous. Tout ceci n'aidant pas à ce que les médecins nous écoutent et nous croient, même des spécialistes et d'autant plus que notre bébé ne perdait pas de poids, il fait partie de ceux qui tétait en continu pour soulager sa douleur et qui rigole chez le médecin.

Imaginez-vous avec un reflux, ce qu'on appelle aussi pour les adultes des brûlures d'estomac. Pour une raison quelconque, vous êtes allongé et ne pouvez absolument pas bouger et votre seul moyen de communication sont les pleurs ou les cris, vous ne pouvez pas articuler des mots. Comment réagiriez vous si la personne qui s'occupe de vous, vous répondait "je veux dormir j'en ai besoin, arrête de pleurer" et vous laisse pleurer seul avec votre douleur.

Tous les enfants qui pleurent beaucoup et dorment peu n'ont pas un reflux, cependant leurs pleurs sont souvent des appels à l'aide, douleurs quelconque, besoin d'être rassuré... Ce que je retiens de cette expérience, c'est que le sommeil est précieux et il faut le protéger autant que possible. Chacun utilisera les moyens qui lui conviennent, le principal, selon moi, est d'être en accord avec soi même.

mercredi 26 mai 2010

Trouver encore l'énergie pour se lever

Le constat de nombreuses mamans de babis est le même. Une impression d'une seule et même journée qui jamais ne se termine et ce depuis la naissance de leur bébé aux besoins intenses. Des mois que les pleurs se succèdent sans aucune relâche, sans qu'aucune fenêtre d'amélioration se fasse sentir. Épuisés, subissant cette pesante sensation de sommeil permanente, les parents de babis, peuvent parfois s’occuper machinalement de leur enfant.
Alors comment faire pour cette nuit encore, peut être la 912eme si le bambin aux besoins intenses a 2 ans et demi, la 1277ème s'il a un an de plus ? Comment puiser l'énergie pour répondre aux besoins de son intense?
C'est la lecture du manifeste du droit de l'enfant au respect qui m'a redonné des ressources.
Je rassure d'emblée les jeunes parents de babis. Les réveils a 3 ans et demi n'ont plus rien à voir avec ce que nous avons vécu les 2 premières années. Finie la pleine forme et le refus de se recoucher à 4h du matin. Terminé le cycle (voir 2) entier de pleurs. Les réveils de 3 ans et demis sont plus rapides, une tétine perdue, une peluche égarée, une petite soif ou un petit creux, une couche à changer (ou une vessie à soulager), un lit chiffonné, un ventre ballonné, une question existentielle, des petites choses vite réglées mais qui nécessitent tout de même qu'un des parent s'extrait des bras de Morphée.
Dans son manifeste « Le droit de l’enfant au respect », ré-édité en 2009 par les éditions Fabert et avec le soutien de nombreuses organisations solidaires des valeurs y étant défendues (EUR 3,50), Janusz Korczak souligne très justement à la page 20 : « Pour obtenir quelque chose, l’enfant doit le mériter par son bon comportement. Il faut qu’il multiplie les demandes polies, et surtout qu’il n’exige rien ! Rien ne lui revient de droit, tout dépend de notre bon vouloir. […] Le rapport de l’adulte à l’enfant est corrompu à cause du dénuement de ce dernier et de sa dépendance matérielle. »
Sans nous, ses parents, il est impossible à l'enfant de subvenir a ses propres besoins. Il a ce souci permanent de bien faire et de satisfaire ses parents. J'ai même vu mon enfant renoncer à ses propres besoins pour nous satisfaire. C'est au hasard d'un repas que nous avons découvert qu'à tout juste 3 ans ça lui était possible. Nous voyions bien qu'il avait encore faim. Il nous explique "qu'il ne doit pas nous demander des choses à manger" Notre cœur totalement brisé, nous avons compris qu'il s'agissait de sa compréhension depuis ses 3 ans de nos remarques nocturnes conséquentes a ses demandes de nourriture la nuit. Ça ne vous est jamais arrivé une fringale nocturne? Un coup de soif? Il est vrai, avec un intense, c’est plusieurs fois et chaque nuit.
S’il le pouvait, mon intense irait lui même se servir à boire dans le frigo et allumerait la lumière pour retrouver sa tétine cachée quelque part dans un pli de son sac de couchage.
Mais voilà, mon intense a 3 ans et demi et à 3 ans et demi, il a encore besoin de mon assistance pour accomplir tous ces gestes. Alors moi sa maman, je repense à Janus Korczack et je trouve même la ressource pour créditer la réponse à la requête de mon intense, d’un mot doux, d’une caresse et d’un baiser qui l’accompagnera jusqu’au prochain réveil.

lundi 26 avril 2010

tract pour la journée de la non violence éducative

Epuisella m'a invitée à venir poster ce petit tract, que j'ai fait afin de le distribuer le 30 avril, à l'occasion de la journée de la non violence éducative.
Si ça vous dit d'en distribuer n'hésitez pas.
fichier pdf: tract jnvedef.pdf

mercredi 21 avril 2010

la technique infaillible pour desintensifier!!!!!

je l'ai trouvé!!!!! :-D
vous voulez desintensifier votre bébé/enfant?? c'est tout simple et radical .. il suffit de faire un autre bébé encore plus intense!!! :-D vous n'êtes pas convaincu(e)s??? je vous fais la demo!!

tite pomme était intense, j'en ai bavé des ronds de chapeau, d'autant plus que je ne connaissais pas du tout les bébés aux besoins intenses... pourquoi ne voulait-elle jamais être posée? Pourquoi hurlait-elle dès que je faisait mine de la mettre dans son lit? Pourquoi dormait-elle si peu?? MAIS maintenant que tit bonhomme est là, si puissamment intense.. d'un coup je me dis que tite pomme était une crème!!

- tite pomme a accepté dès ses 6 mois d'être posée 5mn sur son tapis d'éveil! alors que tit bonhomme n'a rien voulu savoir avant ses 11 mois et encore!!! encore aujourd'hui (à 20 mois) je le porte au moins 4ou 5h/jours, et l'allaite encore plus souvent..

- tite pomme avait besoin d'être beaucoup portée mais elle acceptait d'être portée dans le dos quand j'avais besoin de mes mains. tit bonhomme ne veux rien savoir, il veut être sur la hanche, si je fais mine de le mettre dans mon dos, il hurle (il aime pas être ligoté), si je le pose n'en parlons pas (il n'aime pas être déposé).. du coup j'ai le choix entre tout faire avec une seule main (vous avez déjà vidé un lave-vaisselle avec une seule main? Étendu votre linge avec une seule main? Et encore mieux: plié votre linge avec une seule main??) ou alors tout faire avec un tit bonhomme hurlant accroché à ma jambe qui me regarde comme si j'étais son sauveur...

- tite pomme adorait le bain, sauf en sortir et se faire crémer (obligé de la crémer matin et soir pour cause d'eczéma) c'était l'horreur jusqu'à ses 2 ans ½, mais au moins la 1ere moitié du bain était un bonheur!! alors que tit bonhomme hurle pour être dans le bain (il aime pas attendre), hurle une fois dans le bain (il aime pas être mouillé), hurle quand on le sort (il aime pas avoir froid), hurle quand on le sèche (il aime pas être frotter), hurle quand on le crème (il aime pas quand c'est gras), hurle quand on l'habille (il aime pas être manipulé)....

- quand tite pomme semblait trop difficile à gérer, on faisait une ballade!!! mais tit bonhomme hurle quand on le met dans la voiture (il n'aime pas la voiture), hurle si y'a du vent (il aime pas quand ça siffle), hurle s'il y a du soleil (il aime pas être ébloui), hurle si y'a d'autre enfants au parc (il aime pas partager)....

- tite pomme a fait ses nuits tôt (à 20 mois) et dès ses 16 mois ne se réveillait plus que 4 à 6 fois par nuit!! tit bonhomme a 20 mois, se réveille 6 à 10 fois/nuit.. quand il s'endort! (il n'aime pas dormir) car des fois il tète toute la nuit... mais c'est toujours plus simple que de le coucher.. le coucher est un vrai calvaire! ça ne prenait que 30 a 45 mn avec tite pomme, ça prend 1h a 2h avec tit bonhomme (il n'aime pas se coucher)

- tite pomme, c'est vrai, n'aimait pas beaucoup être changé, mais avec des comptines, ou des pitreries, ou un jouet rare (téléphone de maman, clé USB de papa -chuuut, il n'a jamais su!!-, etc..) on arrivait à l'occuper 5mn et donc en se dépêchant bien, à la changer dans un calme relatif.. mais tit bonhomme lui, ne veut rien savoir: OK il prend le jouet rare sinon c'est encore pire (toujours le téléphone de maman, mais un nouveau, parce qu'à force d'être mâchouillé et jeté plusieurs ont rendu l'âme prématurément), mais ça ne l'empêche pas d'exprimer très bruyamment sa colère (il n'aime pas être allongé), il se tortille dans tout les sens quand on lui enlève sa couche (il aime pas avoir les fesses à l'air), hurle et trépigne quand je le nettoie (il aime pas le contact du coton mouillé), se débat de toute ses forces quand je lui remet une couche et ses vêtements (il aime pas être rhabillé)...


je pourrais continuer très longuement la liste mais en gros je crois que la démonstration est faite: ma tite pomme était finalement une crème à côté de mon tit bonhomme.... et voila! et s'il n'avait pas été aussi intense, comment aurais-je pu un jour me dire une telle chose "finalement ma tite pomme était facile à gérer!!!' ???

alors convaincu(e)s par ma méthode???