dimanche 14 octobre 2007

Ma théorie : la douleur

Le plus éprouvant avec nos intenses sont les troubles du sommeil. A force de lectures, nous pourrions presque prétendre tenir une conférence sur le sujet.

J’ai relu ce matin cet extrait qui avait attiré mon attention de « Le sommeil, le rève et l’enfant » Dr Marie Thirion & Dr Marie Josèphe Challamel Bibliothèque de la famille aux éditions Albin Michel.

« Il subit une gène
Le risque, courant, est de ne pas discerner le moment où l’enfant va mieux et de continuer à le rassurer, à le bercer comme s’il avait encore mal. Une poussée dentaire peut être douloureuse, mais pas toutes les nuits pendant 6 mois. Un rhume peut suffire à gêner le sommeil car l’enfant de moins de 6 mois ne peut que très difficilement respirer par la bouche (si son nez se bouche il s’étouffe et il pleure), mais on entend très vite la différence entre un nez qui ventile et un nez bouché. Une trachéite peut faire tousser l’enfant pendant des semaines, mais c’est une toux banale, non suffocante, qui ne réveille même plus l’enfant et ne lui fait courir aucun risque… Une otite peut le réveiller pendant plusieurs nuits même si le jour il parait peu souffrir. En effet, les douleurs d’oreille sont majorées en position couchée et diminuent en position verticale. Dans ce cas, il serait préférable de faire voir les tympans au médecin traitant pour adapter au mieux la conduite à tenir. L’otite est pratiquement le seul cas où les parents ne peuvent faire eux-mêmes le diagnostic, donc le seul cas où une consultation médicale pourra utilement les aider. Si les tympans sont normaux l’enfant peut dormir ou redormir la nuit. S’il souffre encore, il a besoin d’être aidé et consolé. Il vaut peut-être mieux deux ou trois consultations rapprochées, pour bien cerner le problème, que de s’installer pendant des mois dans un trouble du sommeil par incompréhension. »

Le pédiatre homéopathe qui tente de nous aider, constatant l’échec du remède de mon fils me fait la proposition suivante : et si c’était la douleur qui le réveille chaque nuit ?

Au départ, j’étais très sceptique, mon fils est un « dur au mal » ; lorsqu’il avait 8 mois, il s’est coincé un doigt dans la porte et a à peine pleuré et pourtant son ongle a viré au noir. Quelque soit le vaccin, il n’a pas même cligné de l’œil !

Et puis je suis tombée sur ce témoignage d'une maman dont le fils avait souffert du syndrôme du colon irritable.

Et plus je l’observe, plus j’y crois et si nos intenses subissaient une gène permanente les poussant à se mouvoir sans cesse, si ces douleurs étaient si violentes qu’elles ne leur permettaient que le minimum de sommeil « vital » ? Si les douleurs du quotidien (petites chutes, griffes etc…) passaient inaperçues à coté d’un tel calvaire ?

La poussée dentaire fait souffrir mon fils terriblement, il me le dit en mordant, il me le dit en se raclant les dents contre le bord de la baignoire, il me le dit en se tapant la mâchoire contre ma clavicule. Et combien de fois je l’ai vu se cogner la tête contre un mur, une paroi, le parquet ?

Nous avons fait la connaissance au bac à sable d’une petite fille jumelle de notre fils. La rencontre fut trop brève pour discuter d’intensité, mais durant 7 mois elle s’est réveillée chaque nuit plus de 3 fois et jusqu’à 12 ; La huitième incisive sortie, elle s’est mise à dormir du jour au lendemain. Notre fils enchaîne malheureusement sur les pré-molaires, nous n’avons pas eu de répit.

Pour les dents, je conjugue et multiplie les remèdes. La semaine dernière mon fils était assez insupportable d’intensité et puis d’un coup, j’ai une lumière sur un remède pour les dents. Je lui administre, quelques minutes plus tard, je pouvais quitter la pièce sans déclencher de drame, le dîner était avalé et le reste de la soirée un régal.

Combien de fois j’ai lutté et lutté pour qu’il s’endorme, 1h1/2 à 2h de lutte acharnée pour 3/4h de sieste, et ces jours là ne me montrait-il pas ses oreilles ? ne me mordait-il pas ?

Et durant ces premiers mois si déroutants, les pleurs n’étaient-ils pas surtout violents que la croissance impressionnante ?

Le XXème siècle nous a pourri notre élan maternel en nous bourrant le crâne de caprices, et autres perversités enfantines.

Je suis persuadée que nos intenses cherchent à nous dire quelque chose, et si c’était « maman, j’ai mal » ?


4 commentaires:

Poun' a dit…

Oui mais tant de douleur devrait les anéantir.

Alors comment expliquer leurs sourires, leur joie de vivre, leur peps ?

Poun'

Epuisella a dit…

L'extrait apporte je pense un élément de réponse : "Une otite peut le réveiller pendant plusieurs nuits même si le jour il parait peu souffrir. En effet, les douleurs d’oreille sont majorées en position couchée et diminuent en position verticale."

Amabel a dit…

Bonjour les intenses mamans!
Je suis Amabel, l'auteur d'une partie du témoignage cité...
J'aime bien passer lire votre blog, j'ai l'impression de lire ma propre vie!
Moi aussi, je pense que la douleur fait partie de la vie d'un Babi.
Mais il y a autre chose...

à bientot!

Epuisella a dit…

Merci Amabel pour tes encouragements, ils nous vont droit à l'inspiration!